Lorsque la sirène annonçant la fin du match 7 entre les Houston Rockets et les Golden State Warriors a retenti, on a regardé vers le ciel encore assombri et tout s’est éclairé : Stephen Curry, Kevin Durant, Klay Thompson sont l’incarnation des Parques en NBA. Dans la mythologie romaine, elles symbolisent le destin inéluctable des hommes et des dieux, celui dont on ne peut réchapper, quand bien même on tente de le contourner. Dans le basket nord-américain, cette fatalité depuis que Steve Kerr est arrivé en 2014 sur le banc des Warriors, est l’accession de ces derniers en finale.
Les Houston Rockets ont failli renverser le destin. Ils avaient le sacro-saint avantage du terrain, perdu lors de la première escarmouche, récupéré dans la quatrième. L’instant décisif se réglerait sur leur parquet en cas de match 7. Qui a eu lieu. A la mi-temps de cette rencontre ils menaient de 7 points ; à la fin ils s’inclinent (92-101). Les Warriors ne sont pas pour rien la meilleure équipe de NBA dans le quatrième quart-temps.
L’inéluctable que représente ce nouveau triomphe des Warriors à l’Ouest en sous-tend un autre. Les Parques californiennes rencontreront en finale NBA LeBron James et ses disciples pour la quatrième fois de suite. En devenant les seules équipes de l’histoire avec les Lakers, les Celtics et le Heat à réaliser cette performance, elles instaurent une rivalité tout aussi fatale qu’unique : c’est la première fois qu’une telle répétition en finale se reproduit dans les sports majeurs américains (hockey sur glace, base-ball, basket et football américain). Les Warriors ont remporté deux duels sur trois, ils sont plus forts, plus complets. Le destin de cette équipe est de devenir l’une des dynasties les plus puissantes et irrésistibles du sport mondial. Pour briser la prophétie, il ne reste plus que LeBron James, membre de droit du Panthéon de la balle orange.