Khadim N’Diaye, 33 ans, gardien de but, Horoya AC (Guinée), 16 sélections avec le Sénégal qui entre en lice ce mardi contre la Pologne (groupe H).
«Au Sénégal, on a tendance à jouer les matchs avant que la compétition commence mais ce ne sera pas le cas cette fois. On arrive souvent à la CAN (la Coupe d'Afrique des nations) en étant trop confiants mais on ne refera pas les mêmes erreurs. C'est la Coupe du monde, là. On a appris de nos déceptions. Au Sénégal, c'est souvent compliqué, rien ne se passe simplement. On a pour nous d'avoir le même coach depuis un moment (Aliou Cissé, depuis mars 2015). On a de bons résultats, on est la première équipe africaine au classement Fifa (la 2e en réalité, derrière la Tunisie) et nous sommes qualifiés pour la Coupe du monde.
«Je compte seize sélections mais je suis là depuis 2009. Je n’ai pas raté un rassemblement depuis trois ans, je fais partie des meubles. C’est pour ça que je suis seul en chambre. On est arrivés il y a une semaine au Royal Hôtel de Kalouga (à 160 km au sud-ouest de Moscou). On a fait une grosse préparation fin mai à Vittel (Vosges) et ensuite on a enchaîné trois matchs amicaux. Une victoire en Autriche contre la Corée du Sud (2-0), un nul au Luxembourg (0-0) et une courte défaite en Croatie (1-2), notre meilleur match, où on n’a pas démérité. Nos entraînements ? Je ne vais pas vous en parler, on ne dévoile pas nos secrets… On travaille et on avance.
«On attend ce moment depuis longtemps, c’est notre deuxième Coupe du monde seulement. En 2002, le Sénégal avait été glorieux (quarts de finale). Maintenant, c’est à notre tour d’écrire notre page et à la fin on verra si notre page est plus riche que la leur. En Russie, on va faire honneur au drapeau. Sur le terrain, on sera onze contre onze. Si chacun fait ce qu’il à faire, si on se dépouille les uns pour les autres, on ira loin. On n’a pas encore étudié les autres équipes du groupe mais ça ne va tarder. De toute façon, la seule sélection qui m’inquiète, c’est le Sénégal. On est capables de tout, du meilleur comme du pire. On est nos propres adversaires. Sur le terrain, il y a rien qui nous effraie. Derrière et au milieu, on a des guerriers (Koulibaly, Ndoye, Gueye…) et des attaquants pour faire la différence comme Sadio Mané (Liverpool), Keita Baldé (Monaco) ou M’Baye Niang (Torino) avec qui je suis en ce moment. On joue au Uno, ça nous vide la tête, on rigole et ça passe le temps avant que les choses sérieuses commencent. On est prêts à tout.»