Un invité surprise, néophyte en Coupe du monde d’un côté. Un habitué du tournoi sevré de trophées internationaux, en reconquête depuis 52 ans. Ce grand écart entre deux nations qui ne se sont jamais croisées au cours de leur histoire peut vite tourner à la correction. Tout semble dépendre de deux facteurs bien identifiés au cours des matchs d’entame des deux sélections.
Si le physique tient…
Le sélectionneur du Panama a longtemps été clair quant aux espoirs que pouvaient nourrir ses joueurs au cours du Mondial : la forme physique sera primordiale pour obtenir le moindre résultat. La rencontre initiale disputée contre la Belgique a été l'occasion de le constater. Après une première période de bonne facture contre l'un des outsiders de la compétition, les coéquipiers de Roman Torres se sont effondrés au retour des vestiaires. 3-0, rideau. «Nous avons payé nos efforts. Pour nous, la condition physique est une difficulté par rapport aux équipes européennes. Nous avons du mal à tenir 90 minutes au même rythme que les Européens», répétera Hernan Gomez à l'issue du match.
Hernan Gomez, sélectionneur du Panama, après la défaite face à la Belgique :
— Actu Foot (@ActuFoot_) June 19, 2018
« Je trouve que ce résultat n'est pas si mal. Ce 3-0 est presque devenu anormal. On aurait pu être ridicules et prendre une véritable raclée, mais ça n’a pas été le cas. » pic.twitter.com/y1Cffh6nFZ
Avec un quatuor Penedo (36 ans)-Torres (32 ans)-Gomez (34 ans)-Pérez (37 ans) déjà sur la pelouse en 2006, et même 2005 pour les trois premiers à l'occasion de la finale surprise de Gold Cup, le collectif panaméen peut difficilement tenir la distance avec les fusées d'outre-Manche que sont Raheem Sterling et Delle Alli. Et n'évoquons pas Marcus Rashford, dont l'entrée en jeu peut faire si mal pour les cannes des «Petits Vieux», ainsi que ces joueurs d'une autre époque sont gentiment surnommés.
[ Le Mondial vu par le gardien du Panama ]
Si faciles, sur un fil
Pour la sélection des «Three Lions», jouer contre l'un des petits poucets du tournoi est l'occasion idéale de se rassurer après un premier match plus que poussif contre la Tunisie. Mais attention à ne pas tomber dans un faux rythme qui la caractérise si bien. Si l'entame tonitruante face aux Aigles de Carthage a été récompensée par une réalisation logique, la suffisance avec laquelle ont joué les Anglais par la suite aurait pu leur coûter cher dans la course à la première place.
Preparation for Sunday 🏴⚽️ @England pic.twitter.com/BHiAEeuM1m
— Harry Maguire (@HarryMaguire93) June 21, 2018
Heureusement, les Anglais peuvent compter sur leur capitaine et meilleur joueur du moment. Auteur d’un doublé à la Volgograd Arena, dont un but salvateur de la tête dans les derniers instants de la rencontre, Harry Kane a tenu son rang en montrant la voie pour le reste du tournoi. Mais nul doute qu’en jouant de la sorte, succéder à Geoffrey Hurst and co ne sera qu’un songe sans véritable suite. La partie contre les Canaleros sera aussi l’occasion de préparer l’éventuelle finale du groupe G contre les Belges qui pètent le feu (2 victoires, 8 buts marqués). Attention à ne pas griller les étapes trop vite : si ce Mondial offre bien une certitude, c’est qu’aucun match ou presque, y compris le plus décousue à première vue, n’a donné lieu à de véritables scores fleuves. La promenade des Anglais n’est peut-être pas si évidente qu’elle n’y paraît.