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Montpellier, un titre poussé par les Blue Fox

Après une finale maîtrisée face aux Varois de Saint-Raphaël, Montpellier remporte le trophée des champions de handball. Une fois de plus les Héraultais ont pu bénéficier du soutien sans faille de leur club de supporteur.
Les Montpelliérains après leur victoire dimanche, avec la mascotte des Blue Fox. (Photo Donovan Thiebaud)
publié le 3 septembre 2018 à 9h48

Dimanche, 17h20, le buzzer retentit à l’Axone de Montbéliard. Les Blue Fox exultent. Leur équipe, Montpellier, remporte le trophée des champions de hand pour la troisième fois de son histoire après avoir battu Saint-Raphaël sur le score de 32 à 27.

Créé en 1992 par des étudiants montpelliérains, ce groupe de passionnés rassemble les plus fervents supporters du Montpellier handball (MHB). Les ultras, en quelques sortes. Ces fanatiques de handball et du club aux deux ligues des champions n’hésitent pas à faire des milliers de kilomètres pour aller supporter leur équipe aux quatre coins de l’Europe. «L’année dernière, rien qu’avec la Ligue des champions, on a fait plus de 11000 kilomètres», explique Bernard, 69 ans, un des «renards bleus», à la mi-temps de la demi-finale de son équipe. «On fait parfois 24 heures de bus pour 1 heure de match» s’amuse Claude, 63 ans, un autre membre du groupe. Lui est de Sélestat, mais a de la famille dans l’Hérault, entre Montpellier et Sélestat, il n’a jamais pu choisir :«Je suis comme un père de famille qui a deux enfants, je les aime autant l’un que l’autre !»

Que ce soit à domicile au palais des sports René-Bougnol, le fief montpelliérain, ou à l'extérieur, les Blue Fox savent mettre l'ambiance. Des chants de plus en plus inventifs accompagnés de tambours, grosse caisse et autres trompettes, et au micro,  le président des Blue Fox, Gérard Didier qui donne de la voix ! «J'essaie de donner le la mais c'est un travail d'équipe»...

Au-delà de son rôle de chef d'orchestre, le président, en fonction depuis 1997, met tout en œuvre pour que ces 300 adhérents ne ratent pas un match de leur équipe. «La région et le département connaissent bien les Blue Fox et ils nous aident pour financer les déplacements.» Pour le Final Four à Cologne de l'année dernière par exemple, grâce à ces aides les Blue Fox ont pu être 100 à franchir la frontière pour aller soutenir leur équipe dans le temple du handball européen où les Montpelliérains ont soulevé le trophée.

«Chaque année, on paie 150 euros d'abonnement au club de Montpellier plus 20 euros de frais d'adhésion aux Blue Fox. Cela nous permet de bénéficier de réductions pour les déplacements», explique Bernard. Et quand, ce week-end, faute de monde disponible en cette veille de rentrée scolaire, les «renards bleus» n'ont pu bénéficier d'un bus pour venir supporter leur équipe à Montbéliard, trente d'entre eux ont tout de même fait le déplacement et ont avalé avec leur véhicule personnel les 625 kilomètres qui séparent leur fief de la ville franc-comtoise.

Qui dit club de supporter dit évidemment mascotte... A chaque match de son équipe, Grégory, 35 ans, se transforme en un grand renard en peluche bleu, se promène sur le terrain avant le match, encourage ses joueurs avant de se jeter dans leur bras pour fêter la victoire. «Au-delà de ce lien avec la mascotte, les joueurs sont très proches des Blue Fox» précise-t-il. Après chaque match à domicile les joueurs du MHB retrouvent leurs supporters dans leur ce qu'ils appellent la «tanière», un lieu de fête situé juste à côté du palais des sports. «Lors des rencontres à l'extérieur, on leur paie même l'apéritif après le match !», confie Claude.

L'avenir des Blue Fox semble plutôt radieux puisque depuis le titre de champion d'Europe l'année dernière, de nombreux jeunes veulent rejoindre les rangs bleu et blanc. Claude et Bernard en sont ravis : «C'est bien de susciter l'intérêt des jeunes et pas que des Montpelliérains en plus, il y a dans nos rangs des jeunes de Bordeaux et même des Savoyards.». Puis soudain, les deux compères s'interrompent: «le match va reprendre non ?»