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Libération

et si c’était l’année des Français ? Alaphilippe, Bardet et Pinot, tierce majeure

Publié le 28/09/2018 à 20h46

Ce sera l'équipe championne du monde. En théorie. Pour la première fois depuis 1997 et le coup de Laurent Brochard à Saint-Sébastien (Espagne), les Bleus du vélo possèdent de grosses chances d'accrocher dimanche une nouvelle étoile. Avec au bas mot trois chefs de file : Julian Alaphilippe (Quick-Step), maillot à pois sur la Grande Boucle, Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), double vainqueur d'étape sur la Vuelta, et Romain Bardet (AG2R la Mondiale), valeur sûre malgré sa chute en début de mois sur le Tour du Doubs. Foin des spéculations des fans, ils devraient surmonter leurs rivalités latentes - Pinot et Bardet se reniflent depuis leurs 17 ans - comme ils l'ont fait aux Jeux olympiques de Rio, en 2016. Tout l'inverse de certains «groupes France» qui se sont déchiquetés, époque récente (les sprinteurs Nacer Bouhanni et Arnaud Démare se sabordant sur le Mondial 2016) ou ancienne (Luc Leblanc s'était imposé en 1994 malgré la fronde de Richard Virenque). Cette année, les leaders se renvoient les amabilités. A moins que ce ne soit la pression qu'ils tentent de se refourguer ? Bardet : «Alaphilippe est le favori.» Le sélectionneur, Cyrille Guimard, a en effet choisi comme «fil rouge» ce puncheur énigmatique de 26 ans, personnalité fragile et palmarès étonnamment au sommet, qui accroche tous les objectifs qu'il s'était fixés. Si Guimard a annoncé qu'il ne dévoilerait ses plans que samedi soir, les coureurs ont deviné le schéma brut. Deux mouvements, dans l'ordre : Pinot et Bardet jetés dans une attaque à fragmentation lente (20 ou 30 kilomètres de l'arrivée), Alaphilippe qui dégoupille le plus tard possible (dans la dernière côte). Offensive obligatoire, surtout dans le bon tempo. Sinon les Français s'useront à rouler derrière les échappées qu'ils n'auront pas provoquées.