Samedi 5 janvier, on joue la 85e minute de jeu à Stamford Bridge lorsque Maurizio Sarri, l'entraîneur de Chelsea, décide de remplacer Cesc Fàbregas, capitaine d'un soir, par N'Golo Kanté. Les Londoniens mènent 2-0 contre Nottingham Forest, au 3e tour de la Coupe d'Angleterre, mais l'Espagnol a le regard noir et la tête basse. Après quelques applaudissements en direction du public, le champion du monde tapote l'écusson des Blues avant d'enchaîner les accolades avec ses coéquipiers. Quatre ans et demi après son retour en Angleterre, Cesc Fàbregas tire sa révérence en Premier League, un championnat où ses conquêtes ont été nombreuses. De son éclosion à Arsenal (2003-2011), à ce samedi d'adieux.
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Des retrouvailles avec Henry
Le milieu de terrain distillera désormais ses passes courtes à l'AS Monaco. Vendredi, il s'est engagé pour trois ans et demi avec le club. Aucune indemnité de transfert n'aurait été versée, les Blues se contentant de bonus liés aux performances du joueur. Sur le Rocher, l'ancien Barcelonais retrouve son ex-coéquipier à Arsenal, Thierry Henry, qui a pris les rênes de l'ASM au mois d'octobre. Les deux hommes sont restés en contact comme l'expliquait Thierry Henry, lundi en conférence de presse : «Depuis que je suis parti d'Arsenal, je parle à Cesc tous les deux, trois jours. Ça n'a pas changé.»
Le duo a évolué pendant quatre ans sous les ordres d’Arsène Wenger. Ensemble, le Français et l’Espagnol ont remporté une Coupe d’Angleterre en 2005, avant d’atteindre la finale de la Ligue des champions en 2006 où le FC Barcelone de Ronaldinho leur avait soufflé la victoire (2-1). Au cours de la compétition, les deux canonniers avaient donné une symphonie en deux actes contre le Real (1-0, 0-0), ponctué par un numéro de soliste d’Henry au match aller, bien lancé par Fàbregas, son chef d’orchestre.
La pierre qui manquait au Rocher ?
Cette complicité devrait faire de Fàbregas le relais du champion du monde 1998 dans le vestiaire et fluidifier les relations entre les joueurs et le staff. L’expérience du milieu de 31 ans sera la bienvenue au sein du juvénile effectif monégasque. Lancé par Arsène Wenger en Angleterre à seulement 16 ans, le Catalan connaît sur le bout des doigts les problèmes qui se posent à une jeune pousse et pourra contribuer au développement des Han-Noah Massengo (17 ans), Benoît Badiashile (17 ans), Pietro Pellegri (17 ans), Sofiane Diop (18 ans) et autres Willem Geubbels (17 ans). Fàbregas mettra aussi au profit des rouge et blanc l’immense palmarès qu’il a bâti lors de ses années au FC Barcelone (2011-2014), mais surtout avec la Roja (2006-2016) : une Coupe du monde en 2010 et deux championnats d’Europe en 2008 et en 2012.
Sur le plan du jeu, l’ancien joueur de Chelsea aura pour objectif premier de mettre de l’ordre dans un milieu monégasque gangrené par les blessures. Cette saison, l’ASM a impressionné par sa fébrilité défensive (29 buts encaissés en 18 journées) et son manque de caractère. A 31 ans, l’expérimenté milieu de terrain pourra apporter sa science du jeu, son sens de la passe et son apport défensif à une équipe engluée à une inquiétante dix-neuvième place en Ligue 1. Peu utilisé cette année à Chelsea (une titularisation en Premier League et 5 en Europa League), Cesc Fàbregas devra tout de même faire taire les plus sceptiques qui le pensent en bout de course. L’Espagnol est la troisième recrue de l’hiver monégasque après le Lillois Fodé Ballo-Touré et le défenseur brésilien Naldo. D’autres pourraient suivre.