Et dire que ce n'était que le quatrième match d'un Mondial qui en offrira dix à l'équipe qui sera titrée le 27 janvier… Dans ce contexte, quelle place accorder au match nul (25-25) décroché par l'équipe de France de handball mardi soir à Berlin face à l'Allemagne, pays co-organisateur de la compétition ? Didier Dinart, le sélectionneur des Bleus, y a vu une rencontre «référence» dans une interview donnée à beIN Sports après le coup de sifflet final. «L'équipe n'a pas rompu. On savait que les joueurs étaient capables de le faire, ils ont été motivés du début à la fin.»
Des mots qui sonnent comme une victoire pour des tricolores menés une bonne partie du match et qui n'ont dû leur salut qu'à un but inscrit à l'ultime seconde par l'arrière Timothey N'Guessan (son premier en soixante minutes!). Kentin Mahé, demi-centre grandi et formé outre-Rhin, pouvait souffler : «C'est la rencontre qu'on avait attendue : l'intensité en défense, le public [16 000 spectateurs, ndlr], les décisions arbitrales, tout a fait un joli mélange.» Mahé, dépositaire du jeu tricolore en attaque, est le grand bonhomme de la partie : neuf buts, dont un sans-faute aux penalties.
Des Bleus jeunes, mais dans le coup
Pour ce qui est du positif, on peut également mentionner l’agressivité défensive retrouvée des tricolores, malheureusement rapidement privés de leur capitaine Cédric Sorhaindo, blessé. Ainsi que le relais efficace des remplaçants : Nedim Remili (trois buts), Romain Lagarde (deux buts), Mathieu Grébille (deux buts).
Dans un contexte brûlant, les hommes de Didier Dinart s’en sortent bien. Car l’équipe d’Allemagne, physique et survoltée, ne fait pas partie des meilleures nations mondiales. Et certains manques affichés par les Bleus interrogent alors que la compétition avance. Ainsi de l’inefficacité de l’arrière gauche titulaire, Timothey N’Guessan, qui a beaucoup raté avant d’égaliser d’un missile à l’ultime seconde. Ou encore des gardiens de buts tricolores, qui n’ont réalisé que deux arrêts au cours de la seconde période.
Il faut dire que la France a été (trop) bien habituée dans ce domaine, notamment par Nikola Karabatic et Thierry Omeyer. Ce dernier a pris sa retraite de l’équipe de France, tandis que le premier n’est que remplaçant dans les tribunes allemandes, tout juste sur le retour après une opération au pied. De quoi inciter à la mansuétude avec ces Bleus encore jeunes, mais plus que jamais dans le jeu. Avec trois victoires et un match nul en quatre rencontres, ils vont aborder la phase principale de ce Mondial marathon en bonne posture.