Le 53e chapitre tennistique tant attendu du duel Djokovic-Nadal a tourné court dimanche, lors de la finale messieurs de l'Open d'Australie. Le dialogue au sommet s'est effacé au profit d'un monologue particulièrement bien enlevé de la part de Novak Djokovic. Dès les premiers échanges, Rafael Nadal n'a pas eu droit à la parole. Porté par cette scène qu'il connaît par cœur pour y avoir déjà brillé à six reprises, le Serbe a survolé le débat pour aller cueillir un septième succès record dans la Rod Laver Arena, reléguant l'Espagnol au rôle de figurant. Le numéro 1 mondial a expédié la finale (6-2, 6-2, 6-3) en 2 h 04 de jeu, suscitant l'hystérie auprès de l'importante communauté serbe de Melbourne venue en masse assister au match sur l'écran géant installé dans le jardin du stade.
«Je pense avoir livré ce soir mon meilleur match contre Rafael Nadal dans un tournoi du Grand Chelem, a indiqué le vainqueur. Le début de match était, à mes yeux, capital. Je voulais trouver de l'intensité tout de suite. Il fallait prendre un bon départ pour ne laisser à aucun prix Nadal faire la course en tête.» Mission accomplie. «Je n'aime pas dire qu'il a joué incroyablement bien parce que ça donne l'impression que je me cherche des excuses», a dit de son côté Nadal. Le numéro 2 mondial, pour qui l'Open d'Australie marquait un retour à la compétition après quatre mois d'absence dus à une blessure, reste positif : «Ce soir n'était pas mon soir. Mais ces deux semaines ont été très importantes pour moi après des mois compliqués.» Des mots qui parlent à «Djoko» : «Je viens de vivre un voyage extraordinaire. Il y a une année, j'avais dû subir une intervention chirurgicale en Suisse pour soigner mon coude. Et je gagne ensuite trois titres du Grand Chelem à la suite…»
Ce nouveau succès laisse augurer un long règne pour le Serbe. Djokovic détient désormais quinze couronnes du Grand Chelem. Mais peut-il à terme égaler ou dépasser le record absolu de vingt titres du Grand Chelem, détenu par Roger Federer ?