Un joueur capable la même année de décrocher un titre de champion du monde et d’avoir la peau de José Mourinho est un type dangereux : le milieu des Bleus Paul Pogba sera le visage de l’équipe du Manchester United, complètement relancée depuis le renvoi du coach portugais mi-décembre et son remplacement par Ole Gunnar Solskjaer, un ancien attaquant du club sans aucune référence au poste d’entraîneur. Dix victoires pour un nul en onze matchs depuis l’arrivée du Norvégien aux manettes : les médias britanniques se sont mis sur la piste de quelque formule secrète, exhumant quelques coups tactiques au fil des rencontres. La vraie vie est cependant ailleurs : pour marquer le contraste avec le style discipliné et défensif professé par Mourinho, Solskjaer a tout simplement réinstallé le plaisir au centre du jeu mancunien. C’est-à-dire un style de jeu ambitieux, assumant le contrôle du ballon plutôt que de laisser la possession à l’adversaire et l’estourbir en contre-attaque, et donnant plus de liberté à certains joueurs, à commencer par le plus fort d’entre eux : Pogba, donc, replacé en meneur, beaucoup plus haut sur le terrain que ce qui lui est demandé en équipe de France. A deux ou trois joueurs près, le Paris-SG apparaît mieux armé individuellement que son adversaire du soir. Après, le foot est un sport collectif : c’est là que les Parisiens sont attendus.