Menu
Libération
Récit

Roland-Garros: au deuxième tour, la France court toujours

Le début de Roland-Garros a été clément pour les joueurs français, qui sont huit à fouler la terre battue ce mercredi, pour une étape qui sera bien plus compliquée.
Benoît Paire lors du match l’opposant au Roumain Marius Copil, lundi à Roland-Garros. (Photo Philippe LOPEZ. AFP)
publié le 28 mai 2019 à 20h46

Outre le duel franco-français entre Pierre-Hugues Herbert et Benoît Paire, la journée de mercredi verra six Français retrouver les courts, signe aussi que le premier tour a été clément pour le camp tricolore. L'opposition aura ainsi valeur de baptême du feu. Jo-Wilfried Tsonga (34 ans, 82e mondial) va rentrer dans le (très) dur face à Kei Nishikori, 7e mondial (il vaut sans doute moins bien sur terre battue), et on confesse une fascination pour le Japonais confronté à l'exercice médiatique : un long travail sur le lisse - à moins qu'il ne s'agisse de la «froideur» ou du «flasque» en hommage au musicien neurasthénique Erik Satie - qui met les nerfs des journalistes nippons à l'épreuve, encore que ceux-ci peuvent se rabattre sur son entraîneur, l'ex-champion américain Michael Chang, vainqueur Porte d'Auteuil il y a trente ans, lequel patrouille régulièrement dans les allées du tournoi.

Tiède. Ecouter Nishikori, c'est sucer une glace à l'eau. Qui serait tiède. Outre Tsonga, un second «Mousquetaire» (1) est programmé dans la journée : Richard Gasquet sera opposé à l'Argentin Juan Ignacio Londero, dans un match que l'on pressent comme un éloge de la patience et de la sécurité maximum - Gasquet est très fort dans le genre - sur chaque frappe. Le Biterrois n'a pas disputé le moindre tournoi depuis six mois, la faute à une opération à l'aine qui l'a fait, de son propre aveu, «énormément souffrir» : «J'ai toujours des interrogations, au niveau physique notamment. Mais ça va de mieux en mieux.» Ce n'est pas d'hier : depuis quelques saisons, Gasquet donne l'impression d'écouter son corps en même temps qu'il joue. Difficile quand même de faire les deux à la fois.

Trottinette. Corentin Moutet (20 ans, 110e) aura affaire à très forte partie avec l'Argentin Guido Pella, 23e mondial et quart de finaliste récemment à Barcelone et Monte-Carlo. Habitué des tournois Challenger et en difficulté dès qu'il se risque sur le circuit ATP, Moutet frapperait un grand coup s'il passait ce tour-là. Partenaire de double de Pierre-Hugues Herbert, Nicolas Mahut (37 ans) étirera son crépuscule de joueur face à l'Allemand Philipp Kohlschreiber, à peine moins âgé que lui (35 ans), dans l'intimité du court 14 : on s'y est un peu perdu dans ce qu'il était possible de comprendre quand Mahut a répondu à la question de savoir s'il faisait ses adieux au tournoi mais, selon les exégèses, c'est plutôt oui. Sauf qu'il ne veut en aucun cas en faire une grande affaire : une posture somme toute modeste, en ligne avec le bonhomme. Dans le tableau féminin, Diane Parry, devenue lundi à 16 ans la plus jeune joueuse à remporter un match dans le grand tableau depuis 2009, tentera de rééditer l'exploit contre la Belge Elise Mertens. Résidant à Boulogne-Billancourt, elle a l'habitude de venir s'entraîner à Roland-Garros en trottinette : «Mais là, j'y vais en voiture avec ma maman.» Enfin, Kristina Mladenovic affrontera la Croate Petra Martic.

Très sûre de ses qualités quand elle s'exprime publiquement, même en dépit de ses résultats, Mladenovic a lâché l'une des phrases de la semaine : «Je vais peut-être vous étonner, mais Martic est clairement favorite, du moins à mes yeux. C'est une joueuse peu connue mais elle passe systématiquement les premiers tours quand elle joue sur terre, c'est une joueuse vraiment dangereuse.» En fait, puisque Martic est 31e mondiale et Mladenovic 51e, il n'y a pas beaucoup de raisons de s'étonner. Voire aucune.

(1) Voire un 3e si Gaël Monfils n'a pas pu terminer mardi son match de premier tour contre le Japonais Taro Daniel.