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Libération
Merci de l'avoir posée

Pourquoi Ada Hegerberg ne dispute-t-elle pas la Coupe du monde ?

Coupe du monde féminine de football 2023dossier
En désaccord avec la Fédération norvégienne sur le traitement des joueuses, la première ballon d'or de l'histoire poursuit son boycott de l'équipe nationale, débuté en 2017. Elle ne jouera donc pas contre la France ce mercredi.
Ada Hegerberg, lors de la finale de la Ligue des champions le 18 mai entre l'Olympique lyonnais et le FC Barcelone, durant laquelle l'attaquante a inscrit trois buts. (Photo Nikola Krstic. Icon Sport )
publié le 12 juin 2019 à 14h50

Cela n’a pas empêché la Norvège de s’imposer largement face au Nigeria (3-0) samedi, mais cela a marqué les esprits. L’absence de la première ballon d’or de l’histoire Ada Hegerberg à la Coupe du monde féminine n’est pas passée inaperçue. En désaccord depuis l’Euro 2017 avec la Fédération norvégienne, l’attaquante de l’Olympique lyonnais, auteure de trois buts lors de la finale de la Ligue des champions face au FC Barcelone en mai, n’a plus porté le maillot national. Et une compétition comme le Mondial n’a pas empêché l’athlète de 23 ans de tenir ses engagements. C’est donc depuis son siège de consultante pour TF1 qu’Ada Hegerberg a regardé ses coéquipières jouer et observera, ce mercredi, le match contre l’équipe de France.

Le divorce entre la Fédération et l'attaquante est entamé lors des phases de poule de l'Euro 2017. Après trois défaites de la Norvège, scellant son élimination, l'investissement de la championne est remis en cause. Peu après, elle décide de stopper sa carrière avec l'équipe nationale. Mais en réalité, le malaise s'est installé depuis bien plus longtemps pour la jeune star norvégienne. «J'ai le sentiment que la Fédération n'a jamais considéré sérieusement le foot féminin depuis que j'ai été appelée en U15 [moins de 15 ans, ndlr]», a-t-elle récemment déclaré dans une interview au magazine norvégien Josimar.

Encore du chemin à parcourir

Elle y parle des cauchemars qu'elle faisait après les matchs et aux entraînements avec l'équipe nationale. Du manque de moyens alloués aux équipes féminines du pays par rapport aux équipes masculines. Elle reproche à la Fédération norvégienne de ne pas prendre en considération le football féminin et pointe également les différences salariales entre les athlètes féminins et masculins. «Ça me manque de jouer pour la Norvège, mais pas pour la Fédération», a-t-elle lâché après avoir remporté sa quatrième Ligue des champions d'affilée avec l'Olympique lyonnais, le 18 mai.

Depuis 2017, la Norvège est pourtant le premier pays au monde où les femmes de l'équipe nationale gagnent autant que leurs collègues masculins. Une avancée requise par la ballon d'or. Mais pas suffisante selon elle. Le pays est encore loin d'atteindre l'égalité entre les joueurs. Selon une enquête du magazine norvégien VG, près de huit joueuses sur dix de la première division norvégienne gagnent moins de 100 000 couronnes par an, soit moins de 10 200 euros. Et elles sont encore près de 14% à ne rien gagner du tout. Beaucoup doivent travailler à côté pour obtenir un revenu décent. Souvent au détriment du football…