Qu'on se le dise, les Néo-Zélandaises ont d'infimes chances de gagner contre le Canada, samedi au stade des Alpes de Grenoble. Les «Fougères du football» (Football Ferns), comme on les surnomme joliment, n'ont en effet jamais dépassé la phase de groupes de la Coupe du monde. Et samedi, les joueuses venues d'Océanie seront balancées dans la gueule du loup… le Canada. A presque 20 000 kilomètres de chez elles, les Néo-Zélandaises comptent bien éviter de rentrer au pays avant les phases à élimination directe.
Podium en vue
La tâche s’annonce rude. Si la Nouvelle-Zélande remporte en permanence depuis 2007 la Coupe d’Océanie féminine, laminant cette année les Fidji (8-0) en finale, elle peine à se faire une place sur la scène internationale. Sa défaite mardi face aux Pays-Bas (1-0), autre équipe forte du Groupe E, n’a malheureusement fait que confirmer cela.
De l’autre côté de l’Equateur, les «Canucks» n’en sont plus à devoir prouver leur niveau. Cinquièmes du classement de la Fifa, les joueuses canadiennes n’ont qu’un objectif: prouver qu’elles sont capables de coller aux crampons des Américaines dans un événement comme la Coupe du monde et d’enfin passer le cap de la quatrième place. En octobre 2018, elles ont vu le titre du tournoi féminin de la Concacaf (la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes) leur échapper avec la victoire des Américaines (2-0). Lundi, contre le Cameroun, l’une des meilleures équipes africaines, le Canada a toutefois conforté sa place d’outsider grâce au but de la défenseuse Kadeisha Buchanan (23 ans).
Meilleure buteuse
Mais la vraie star, celle que les spectateurs attendent de voir, c’est l’attaquante canadienne Christine Sinclair (36 ans) qui sera à n’en point douter la joueuse à surveiller lors de cette rencontre. Et leurs adversaires de ce week-end ne manqueront pas de s’en rappeler sur la pelouse du stade grenoblois. Pour le deuxième match du Canada dans le tournoi, elle devra d’ailleurs être attentive à ne pas se faire coincer par les Néo-Zélandaises, comme ce qui est arrivé lundi avec le Cameroun. Un scenario plausible vu la défense solide des Football Ferns.
Actuelle attaquante du Portland Thorns FC, la doyenne de l'équipe canadienne s'est fait connaître du grand public à l'âge de 16 ans en Coupe de l'Algarve, au Portugal. Elle y marque quatre buts en trois rencontres. L'icône canadienne est née. Une flopée de buts plus tard, la double médaillée de bronze aux JO 2012 et 2016 dispute la cinquième Coupe du monde de sa carrière. Puissante, technique et stratégique, Christine Sinclair est incontestablement la meilleure joueuse de l'histoire du Canada. Et derrière son objectif premier de mener son équipe à la prochaine étape, le titre de meilleure buteuse de tous les temps, hommes et femmes confondus, pointe le bout de son nez. Avec 181 buts en sélection, la capitaine se rapproche dangereusement des 184 buts de l'américaine Abby Wambach, détentrice du record et ancienne rivale. Et il est fort probable qu'elle y parvienne.
Groupe E, ce samedi à 21 heures sur TMC et Canal+ Sports