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Cyclisme

Les favoris du Tour ne partent pas sur la même ligne

Tour de France 2019dossier
Douze coureurs semblent capables de remporter le Tour de France 2019, qui s'annonce assez ouvert. Mais tous n'ont pas affiché la même forme jusque-là cette saison.
publié le 5 juillet 2019 à 6h42

Ni le deuxième (Tom Dumoulin), ni le troisième (Chris Froome), ni le quatrième (Primoz Roglic) de l'an dernier : le Tour de France qui s'élance ce samedi s'annonce un peu plus ouvert que de coutume. Bien sûr, Inéos – le nouveau nom de l'équipe Sky, vainqueur de six des sept derniers Tours – a toujours les clés de la course avec Geraint Thomas et Egan Bernal. Mais le tenant du titre n'a pas impressionné en 2019, et il est tombé assez lourdement sur le Tour de Suisse voilà deux semaines, tandis que le Colombien réalise une grande saison mais n'est encore jamais monté sur le podium d'une course de trois semaines. Face à eux, une dizaine de candidats au maillot jaune à Paris. Que disent d'eux leurs temps de passage sur les principales courses par étapes de la première moitié de saison ? Rapide tour d'horizon.

L’échappée

Vainqueur en mars de Paris-Nice et en juin du Tour de Suisse, Egan Bernal est l'un des tubes du début de saison. Il aurait dû viser sa première victoire en grand Tour en mai, sur le Tour d'Italie, mais une fracture de la clavicule l'en a empêché : pas grave, le voilà propulsé co-leader d'Inéos après le forfait de Chris Froome, victime d'une très grave chute sur le Dauphiné début juin. A 22 ans, le Colombien semble déjà prêt (aux âmes bien nées, la valeur etc.) même s'il rend douze ans au Danois Jakob Fuglsang, probablement le coureur le plus impressionnant du début de saison. Vainqueur du Dauphiné, la répétition générale du Tour disputée début juin, le coureur d'Astana avait surtout cartonné en début de saison, sur les courses par étapes (troisième de Tirreno-Adriatico, quatrième du Tour du Pays basque) et surtout sur les classiques (vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, deuxième de la Flèche wallonne et des Strade bianche, troisième de l'Amstel Gold Race). Enfin, Adam Yates (26 ans) affiche depuis le début de l'année une régularité sur les courses par étapes qui fait de lui un candidat naturel à la victoire finale sur le Tour, qu'il a déjà fini quatrième en 2016 : deuxième de Tirreno-Adriatico et du Tour de Catalogne, cinquième du Tour du Pays basque, il était encore deuxième du Dauphiné avant d'abandonner, malade, sur la dernière étape.

Le groupe de contre

Légèrement moins impressionnants que ceux composant l'échappée, d'autres coureurs affichent néanmoins une feuille de route intéressante depuis le début de l'année. C'est le cas de l'Allemand Emanuel Buchmann, un outsider de 26 ans qui pourrait prendre du galon en ce mois de juillet, d'autant que son équipe, la Bora, a le vent en poupe en 2019. Troisième du Dauphiné le mois dernier comme du Tour du Pays basque en avril, il n'a néanmoins jamais terminé un grand Tour dans le top 10, en cinq participations. Nairo Quintana en a lui une petite collection, et il a même déjà terminé trois fois sur le podium du Tour. Mais il n'a jamais réussi à le remporter, et les années passent (29 ans). Est-ce enfin la bonne ? Deuxième de Paris-Nice et quatrième du Tour de Catalogne, le Colombien avait très bien démarré l'année mais le Dauphiné s'est moins bien passé (neuvième). Simple accident de parcours ?

Le peloton

Tenant du titre, Geraint Thomas est loin de ses standards de l'an passé, qui l'avaient vu remporter le Dauphiné et terminer troisième de Tirreno-Adriatico avant de ramener le maillot jaune à Paris. Mais le Gallois semblait quand même monter en puissance (troisième du Tour de Romandie en avril) avant d'abandonner le Tour de Suisse à la suite d'une chute qui aurait pu avoir davantage de conséquences qu'une simple ouverture de l'arcade sourcilière. Thibaut Pinot, qui espère remonter sur le podium du Tour cinq ans après sa troisième place surprise de 2014, a lui traversé les courses par étapes du début de saison avec une régularité tenace (cinquième de Tirreno-Adriatico et du Dauphiné, onzième du Tour de Catalogne). Même constat pour Seven Kruijswijk, cinquième en Catalogne et sixième en Romandie, même si son abandon sur le Critérium du Dauphiné lors de la dernière étape vient ternir le bilan d'ensemble.

Le gruppetto

Et puis il y a ceux qui ont peiné, à leur niveau, depuis le début de saison, et abordent le Tour de France en déficit de confiance. La saison de Romain Bardet, déjà monté deux fois sur le podium du Tour, n'avait pas si mal démarré (cinquième de Paris-Nice) avant de se gâter (abandon sur le Tour de Catalogne, dixième du Dauphiné) et d'envoyer le Français sans résultat rassurant au départ du Tour. Deuxième du Tour d'Espagne l'an passé, l'Espagnol Enric Mas réalise une année 2019 poussive (neuvième des Tours de Catalogne et de Suisse, onzième du Tour du Pays basque), imité en cela par l'éternel outsider de la Grande boucle Richie Porte (onzième du Dauphiné, 38e du Tour de Catalogne), qui semble loin de son meilleur niveau. Enfin, Rigoberto Uran n'a rien montré en World Tour cette année (à part un abandon précoce sur Paris-Nice) mais le deuxième du Tour 2017 vient de repointer son nez sur une course de plus faible niveau (troisième du Tour d'Occitanie), ce qui peut toujours le laisser espérer.