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Finale de Wimbledon : le 24e titre de Serena Williams attendra

Dominée par la Roumaine Simona Halep en finale de Wimbledon samedi, l’Américaine a échoué une nouvelle fois dans sa quête du record de Margaret Court.
L'Américaine Serena Williams lors de la défaite en finale de Wimbledon, samedi. (Photo Laurence Griffiths. AFP)
publié le 13 juillet 2019 à 21h14

Elle n'a rien pu faire. Elle en sourit même, Serena Williams. Tant son adversaire du jour, Simona Halep, régnait en maîtresse du jeu dans cet élégant écrin vert, temple du tennis, qu'elle s'était comme appropriée pour cette grande occasion. Serena Williams n'avait pas les armes dans cette finale à sens unique et au bout de laquelle la Roumaine est allée cueillir, à 27 ans, le 2e titre en Grand Chelem de sa carrière après celui de Roland Garros l'an dernier.

Face à l'Américaine, septuple vainqueur du tournoi, et largement favorite, Simona Halep a osé. Osé être agressive, osé tenir tête à celle qui devra encore attendre avant d'aller chercher une 24couronne record en Grand Chelem et égaler enfin le record de Margaret Court.

Serena Williams, déjà finaliste malheureuse l'an dernier sur le gazon londonien, ainsi qu'à l'US open, ne parvient pas à débloquer son compteur depuis son retour de maternité. «Il faut juste que je trouve un moyen de gagner une finale», lâche l'Américaine face à la presse. Elle en concède presque un blocage : «Peut-être qu'il faudrait que je puisse disputer d'autres finales en dehors des Grands Chelems pour retrouver les sensations. Comme ça, lorsque je me retrouve en finale d'un Grand Chelem, je sais exactement ce que je dois faire et comment jouer.» Aveux curieux de la part de l'une des plus grandes joueuses de tous les temps mais qui à 37 ans, se laisse encore gagner par la nervosité. «Aujourd'hui, pourtant, je n'ai pas senti trop de tension. Mais Simona a juste joué remarquablement bien. C'est aussi simple que ça», ajoute Serena Williams, étonnamment souriante dans la défaite.

Sacre mérité

Le sourire de l’Américaine est en raccord avec l’histoire du jour. Le sacre mérité de Simona Halep, une joueuse pleine de fraîcheur qui a sorti le match de sa vie pour s’offrir un premier titre sur gazon.

«Je n'aurais jamais imaginé, honnêtement, être capable un jour de gagner sur herbe avec toutes ces joueuses grandes et puissantes, confie-t-elle la Roumaine du haut de son mètre 68. Mais cette année, je me sentais chaque jour plus à l'aise sur le court, plus en sécurité avec mon jeu et j'ai pris confiance.» Au point de se donner des ailes samedi pour aller décrocher le plus prestigieux tournoi à ses yeux. «C'était le rêve de ma mère. Elle m'a dit un jour, quand j'avais 10 ans que si je voulais réaliser quelque chose en tennis, il fallait que je gagne Wimbledon. Je n'oublierai jamais ce moment !» Halep avait perdu trois finales de Grand Chelem avant de s'offrir une première couronne majeure en 2018 à Roland-Garros. Le déclic parisien a nourri la confiance qui l'a portée aujourd'hui, tout comme le public, conquis.

Avec cette victoire, Simona Halep devient membre à vie du mythique All England Lawn Tennis and Croquet Club. «C'était ma motivation depuis le début du tournoi», sourit-elle. Comme celle d'assister, dimanche soir, au dîner des champions et de partager une danse avec le vainqueur du tableau masculin dont elle découvrira le nom dimanche, à l'issue d'une finale masculine Djokovic-Federer elle aussi prometteuse.