La lutte antidopage revient dans l’actualité en France, non seulement grâce (ou à cause) de l’affaire Clémence Calvin, la meilleure marathonienne tricolore, impliquée dans une affaire de contrôle inopiné, mais aussi, de manière bien moins spectaculaire, par la remise en cause du système français par l’Agence mondiale antidopage (AMA). L’autorité internationale suprême édite et amende régulièrement le code mondial antidopage. Une bible que la France ne respecterait d’ailleurs pas à la lettre, selon un audit que l’AMA a elle-même diligenté en 2018, et dans lequel elle liste les anomalies qu’elle a signifiées à l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).
Entité de droit privé créée en 1999 sur les cendres de l’affaire Festina, l’AMA est basée en Suisse et au Canada. Là-bas, certains estiment qu’il faut mettre à bas un dogme bien ancré selon lequel la lutte antidopage relève de l’Etat. La France se soumettra-t-elle ou ira-t-elle au schisme ? C’est l’enjeu de la bataille. L’audit de l’AMA, hautement confidentiel, dézinguerait par le menu le système de lutte fédéralisé à la française. Retour sur les épisodes d’un feuilleton dont l’épilogue pourrait être rien moins que le désengagement des pouvoirs publics de la lutte contre le dopage…
Des nouveautés pas toutes consensuelles
Parmi les nouveautés du code mondial antidopage, en vigueur depuis le 1er mars : un transfert du pouvoir de sanctionner les athlètes contrôlés positifs des fédérations vers l'AFLD. C'est désormais une commission ad hoc de l