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Footballariat

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publié le 12 août 2019 à 20h36

C'est la notion créée par Pierre-Cédric Tia. Ce chercheur à l'université d'Evry et entraîneur de futsal au Mans s'est intéressé aux joueurs précaires qui évoluent dans les clubs amateurs : «Le footballariat vient combler l'absence de concept pour qualifier ces footballeurs dans l'antichambre de l'élite et dont le travail sportif est tout aussi important. […] En somme, cela regroupe à la fois un état, celui de footballeur, une condition, celle de travailleur sportif, mais aussi une fonction, celle de participer au spectacle sportif. Par exemple, lorsque l'on regarde la Coupe de France sur les trente dernières saisons, nous sommes à 30 % de victoires des clubs amateurs sur les clubs pros, permettant de rendre le spectacle plus attrayant et donc plus vendeur. Mais cela illustre aussi la frontière, assez mince en termes de performance, entre les sportifs professionnels et les amateurs. Cette idée de footballariat essaie d'aller plus loin que la frontière juridique et salariale afin de mettre en évidence le continuum sociologique entre ces deux univers, comme l'évoquait déjà le sociologue Frédéric Rasera. Par exemple, un club qui passe du National à la Ligue 2 change de statut, mais le travail sportif reste exactement le même pour les joueurs. La rupture n'est réellement qu'économique et juridique.»

L'interview du chercheur est à retrouver en intégralité dans la chronique «Sociosports», sur Libération.fr.