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Disparition

Daniel Leclercq, le foot nordiste perd sa boussole

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L'entraîneur mythique de Lens et Valenciennes est mort ce vendredi d'une embolie pulmonaire à l'âge de 70 ans. Il incarnait un football sensible et intransigeant.
Daniel Leclercq, au Havre, le 19 septembre 1999. (MEHDI FEDOUACH/Photo Mehdi Fedouach. AFP)
publié le 22 novembre 2019 à 15h37

Disparu vendredi à l’âge de 70 ans d’une embolie pulmonaire en Martinique, où il encadrait les stages de football montés par Raphaël Varane, Daniel Leclercq laisse derrière lui une trace sépia, nostalgique, comme s’il avait incarné une Atlantide footballistique. Un fantasme : le sport d’avant la mondialisation, c’est-à-dire territorialisé ; une vie de joueur passée dans le Nord et le Pas-de-Calais (Lens, Valenciennes) et une vie d’entraîneur revisitant ces mêmes endroits, augmentée de la gueule de l’emploi avec ses yeux translucides et perçants, cette intransigeance – pour ne pas parler de dureté – devenue proverbiale dans le foot et cette sorte de principe de réalité qu’il s’ingéniait à incarner aux yeux des joueurs qu’il coachait.

Jamais loin de la statue du Commandeur. Au vrai, c’est en partie juste concernant le joueur : dans le Nord, on dit que ce meneur de jeu gaucher passait son temps à «touiller la soupe», c’est-à-dire à faire des cercles sur lui-même dans le rond central avec le ballon (difficile de lui prendre, il était fort techniquement) en refusant de le lâcher au grand désespoir de ses coéquipiers, une sorte d’éloge de la lenteur difficile à transposer dans le foot d’aujourd’hui dit «de transition», où la vitesse à la récupération du ballon tient lieu de plan de jeu à la quasi-t