Placardées sur la façade latérale de la boutique du club, au pied des tribunes du stade Ernest-Wallon, deux photos grandeur nature de joueurs invitent les spectateurs à prendre la pose à côté. L’une représente l’international écossais Richie Gray, qui culmine à 2,08 m, et la seconde, le Sud-Africain non moins capé Cheslin Kolbe, 1,71 m. Soit, point de vue taille, les deux extrémités du riche effectif du Stade Toulousain. L’idée sous-jacente n’est donc pas de suggérer un nouveau remake du combat de David contre Goliath, mais, au contraire, de rappeler, au diapason de ce sport consubstantiellement collectif qu’est le rugby, qu’il faut de tout pour faire une (grande) équipe.
Toutefois, si le premier a débarqué en Haute-Garonne déjà auréolé d’un prestigieux parcours, il ne devait pas y avoir foule pour accueillir le second à l’aéroport Toulouse-Blagnac en 2017. Quand bien même il aurait arboré autour du cou cette médaille de bronze remportée en 2016 aux JO de Rio, dans l’épreuve de rugby à 7, variante spectaculaire, fondée sur la vélocité, que les quinzistes considèrent souvent avec une pointe de condescendance, voire d’indifférence.
Deux ans plus tard, le transfuge est pourtant devenu une star mondiale. «Trop petit, mon ami», pour viser les sommets, lui avait-on prédit au pays, habitué aux gabarits de mutants, avec gros risques de cata sanitaire afférente (cf. les décès douteusement prématurés de quatre champions du monde de 1995). Pas fataliste pour deux rands, néanmoin