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Libération
Tournoi des six nations

Le XV de la Rose dans l’inconnu

L’Angleterre entre dans le Tournoi après un échec en finale de la dernière Coupe du monde et la relégation de son meilleur club en deuxième division.
L'entraîneur du XV de la Rose, Eddie Jones, avec le joueur Owen Farrell devant le trophée des Six Nations. (PETER CZIBORRA/Photo Peter Cziborra. Action Images.Reuters)
publié le 31 janvier 2020 à 19h51

Débutant exactement trois mois après le dénouement de la Coupe du monde, on imagine mal le Tournoi des six nations chambouler une hiérarchie européenne presque stable - et ce, malgré l'intronisation de quatre nouveaux sélectionneurs. Favorite de la compétition, puisque finaliste au Japon, l'Angleterre devra toutefois surmonter un double handicap plus psychologique que sportif : d'une part, les troupes d'Eddie Jones, grenouilles de la fable ayant explosé en finale contre l'Afrique du Sud après avoir réussi en demi le match parfait contre les All Blacks, ont-elles eu assez de temps pour évacuer une telle désillusion ? D'autre part, de quelle manière ce même rugby anglais absorbera-t-il l'affaire Saracens, meilleure équipe du pays et championne d'Europe en titre, qui vient d'apprendre sa relégation en deuxième division pour avoir triché depuis trois ans avec la réglementation sur le plafonnement de la masse salariale (salary cap). Des stars Maro Itoje ou Owen Farrell, au néophyte Ben Earl, les Sarries retenus pourraient gamberger dans un groupe composé aux deux tiers de joueurs déjà présents au Japon, où manquera par ailleurs une des pièces maîtresses, le troisième ligne centre Billy Vunipola, au repos forcé pour cause de fracture du bras.

Si l’Angleterre venait à trébucher, l’Irlande, en quête de rachat après sa Coupe du monde ratée, et Galles, vainqueur 2019 du tournoi (avec un Grand Chelem à la clé), ne manqueront pas de se tenir en embuscade. Et comme d’hab, l’Italie, abonnée aux branlées, fermera la marche, maintenue qu’elle reste dans l’élite continentale pour de mauvaises raisons (économiques, via les retombées pour les sponsors). Au moins l’épreuve - dans tous les sens du terme - sera-t-elle l’occasion de fêter Sergio Parisse, capitaine historique aux 142 sélections qui, à 36 ans, tirera sa révérence internationale à domicile, contre l’Ecosse et l’Angleterre.