Seghir Lazri travaille sur le thème de la vulnérabilité sociale des athlètes. Dans cette chronique, il passe quelques clichés du sport au crible des sciences sociales. Comment le social explique le sport, et inversement.
La parution, il y a quelques jours, du livre de l'ancienne patineuse française Sarah Abitbol a eu un retentissement considérable dans le monde du sport. La championne livre un témoignage fort, où elle relate le viol et les abus sexuels qu'elle aurait subis entre 15 et 17 ans de la part de son entraîneur et formateur de l'époque, Gilles Beyer. Si le ministère des Sports s'est saisi de l'affaire, Sarah Abitbol assure que ses précédentes alertes n'ont guère été prises en considération par les autorités, voire totalement étouffées par certains dirigeants. Cette histoire rappelle d'autres d'affaires similaires dans le monde du sport de haut niveau : on pense notamment au récit de l'ancienne tenniswoman Isabelle Demongeot. Ce qui nous amène à poser cette question : comment la configuration du monde de l'élite sportive, univers d'excellence sociale, permet-elle l'existence de violences sexuelles ?