Jusqu'à présent, tout a glissé sur lui. L'armure de Didier Gailhaguet, omnipotent président de la Fédération française des sports de glace depuis près de vingt ans, serait-elle en train de se fendre ? Critiqué de toutes parts, soupçonné d'avoir couvert des affaires de violences sexuelles présumées commises par des entraîneurs, il a, pour la première fois depuis les révélations, envisagé de lâcher son poste comme le lui avait demandé Roxana Maracineanu, ministre des Sports. «Si je suis celui qui doit démissionner, parce que c'est le seul moyen de débloquer, bien sûr que je le ferai», a-t-il dit jeudi sur France 5, alors que de nombreux responsables de clubs réclament plus ou moins ouvertement son départ. «S'il aime vraiment ses bénévoles, ses athlètes, sa fédération, il la quitte», résume Damien Boyer-Gibaud, président du club d'Angers. Sa démission, inimaginable il y a dix jours, interviendra-t-elle ce samedi à l'occasion du conseil fédéral exceptionnel qu'il a convoqué ? Ou en sortira-t-il renforcé après un chantage à la démission ? Le conseil fédéral est la seule instance de la FFSG à pouvoir destituer le président, par un vote à la majorité des deux tiers des 31 membres, à condition que la question soit mise à l'ordre du jour. Pour cela, cette question doit réunir l'adhésion d'au moins 25 % des membres du conseil fédéral. «C'est un point d'information pour savoir où on en est par rapport aux vélléités de la ministre de le virer, a commenté Me Paris, avocat de la FFSG. Ce n'est pas à l'ordre du jour mais tout est ouvert, il va y avoir une explication.»
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