On a tort de moquer la communication du président de l'Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas. Il est au champ médiatique hexagonal entourant le ballon rond ce que Hernàn Cortés fut à son siècle : l'avant-garde d'une conquête. A la veille du huitième de finale aller de Ligue des champions, ce mercredi, opposant à Décines le club rhodanien à la Juventus de Turin, premier acte d'une double confrontation dont personne n'imagine Houssem Aouar et consorts sortir vainqueurs, Aulas a pris une initiative à notre connaissance inédite, entre audace et bonne blague : donner une longue interview à un média ennemi - le quotidien sportif italien Tuttosport - et raconter son adversaire à venir, cette Juventus assise sur huit titres de champion d'Italie remportés à la file, comme une réserve de bons petits joueurs qu'Aulas invite ouvertement à rejoindre sa propre crémerie. Comme ça, on se pince.
L’OL n’a pas vu les quarts de finale de Ligue des champions depuis 2010, une compétition dont la Juventus était finaliste en 2017 avant de faire venir un an plus tard pour plus d’une centaine de millions d’euros l’homme le plus titré et le plus décisif dans la compétition reine, le Portugais Cristiano Ronaldo. En forçant le trait, c’est un peu comme si le Stade rennais expliquait avoir des vues sur Marco Verratti ou Marquinhos du Paris-SG.
Bertrand Traoré lors de Saint-Pétersbourg-Lyon, le 27 novembre.
«J'ai tenté de faire venir Blaise Matuidi en août, a expliqué Aulas