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Le portrait

Charles Ollivon, bien dans ses basques

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Nouveau capitaine du XV de France, le Bayonnais transmet au groupe des valeurs fondées sur un plaisir transcendé par le courage et la persévérance.
(Photo Samuel Kirszenbaum pour «Libération»)
publié le 5 mars 2020 à 18h41

«Si tu peux être dur sans jamais être en rage /Si tu peux être brave et jamais imprudent /Si tu sais être bon, si tu sais être sage /Sans être moral ni pédant /[…]. / Tu seras un homme, mon fils.» Quand bien même sa connaissance du rugby aurait été inexistante, c'est bien la pensée du romancier britannique Rudyard Kipling, telle que reproduite en lettres blanches sur un mur gris clair, qui tient lieu d'exorde et de vade-mecum au Centre national du rugby (CNR) de Marcoussis. Ainsi, chaque fois qu'elle fait retraite dans son camp de base au sud-ouest de Paris, l'élite nationale de la discipline se voit rappeler quelques fondamentaux stipulant l'impérieuse nécessité de garder par tout temps les pieds sur terre.

Justement, après d'interminables années de disette, le soleil perce à nouveau dans la grisaille hivernale. En tête du tournoi des Six Nations après trois journées (sur cinq), le XV de France marche sur l'eau et, sur le gazon, c'est Charles Ollivon qui tient le gouvernail. Ainsi en a décidé le sélectionneur, Fabien Galthié, qui, en indiquant le cap, a mis en exergue le parcours d'un «joueur brillant touché par des pépins physiques qui a réussi à revenir très fort». Voici donc celui que d'aucuns auraient pu imaginer simple enseigne de vaisseau, juché sur le nid de pie d'une flibuste ragaillardie se prenant à nourrir des rêves de grandeur européenne, sans préjuger des campagnes futures.

Semblant singulièrement surpris par la question de définir ce qu'est un