La question se voulait anodine, un service minimum journalistique destiné à mettre un truc en boîte, du prémâché, prédigéré, pré-oublié : «Dites, qu'avez-vous pensé du match ?» C'était mercredi dernier dans une salle du Groupama Stadium de Décines, le Paris-SG venait tout de même d'en passer cinq (5-1) à l'Olympique lyonnais en demi-finale de Coupe et l'entraîneur parisien, Thomas Tuchel, a décidé comme souvent de prendre la question comme s'il l'avait entendue, et même comprise. «Hum…»
Absence de dessein commun
Le Souabe s'est frotté le menton. «J'ai eu l'impression que l'on jouait toujours avec confiance, c'est-à-dire avec l'idée que l'on peut toujours décider du sort d'un match en quelques minutes, sur une action, avec Kylian, Ney [Neymar], Pablo [Sarabia], Icardi et Cavani… Kylian et Ney sont très forts quand ils jouent ensemble. Et il me semble que l'on peut sentir que l'équipe sait ça. Du coup, elle ne perd ni la patience, ni la confiance.» On a tort de ne pas écouter ces gars-là. La vérité est toujours cachée quelque part. Ce soir-là, Tuchel avait trouvé ses joueurs combattants, concentrés, impliqués dans les duels. Pour autant, il a ramené l'équipe parisienne à sa nature profonde : neuf types qui attendent patiemment que les deux superstars offensives sortent un lapin du chapeau. Un prurit individuel, qui fait peser des tonnes sur les épaules de Mbappé et Neymar tout en inoculant le poison lent de la passivité chez les autres. Si Mbappé quitte le Paris-SG pour le Rea