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Libération
Reportage

Covid-19 : au RC Lens, les ultras mobilisés

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La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Hostiles à une reprise trop précoce ou à huis clos du championnat, les fans du club de foot nordiste multiplient les actions pour aider les hôpitaux de la ville et de la région.
Jeudi à l’hôpital de Lens. Un camion apporte les produits récupérés par les supporteurs du club de foot. (Photo Stéphane Dubromel. Hans Lucas pour Libération)
publié le 24 avril 2020 à 18h56

«Ne plus aller à Bollaert du tout, ça fait un vide… Un petit choc même. Mais bon, c'est mieux pour le bien de tout le monde, je pense !» Trente-trois ans que Fred, un peintre en bâtiment de 41 ans, se rend à tous les matchs du RC Lens joués dans son mythique stade à l'anglaise. Depuis quelques semaines, l'enceinte demeure silencieuse, privée des chants et de la ferveur de ses 25 000 spectateurs habituels. La pandémie a dépeuplé les stades comme elle a vidé les rues.

«Ça reste accessoire, considère Matthieu, 40 ans. Le football, c'est une passion mais ça reste un loisir. Actuellement, il n'est pas nécessaire à la vie de tous les jours.» Membre des Red Tigers, le plus important groupe ultra de supporteurs lensois, l'enseignant se dit bien plus préoccupé par la reprise très prochaine de l'école que par celle des championnats professionnels souhaitée par les instances dirigeantes (lire ci-contre).

Comment terminer la saison brutalement arrêtée par la crise sanitaire ? Comment préparer la suivante ? Le spectacle doit-il continuer coûte que coûte, avec ou sans public ? Le 9 mars, les Sang et Or disputaient face à Orléans le premier match professionnel à huis clos imposé par la pandémie en France. Même un lundi soir, même en Ligue 2, au moins 20 000 spectateurs étaient attendus à Bollaert. Si la célébration ardente du but de la victoire nordiste par le speaker Cyril Jamet a fait le tour des émissions de télévision, sa voix a surtout résonné dans un