Faisant du tri dans notre mémoire en ce printemps clôturé, on est tombée sur des chaussures de foot, des Adidas Santiago noires zébrées d’orange. Le sérieux qu’on mettait à se faire canarder par frère et copains dans les buts du «p’tit terrain» nous est revenu illico. En hommage à cette brillante carrière mort-née, on a décidé de croquer un professionnel du ballon rond, Valentin Rongier, ex-Nantais dont le transfert à Marseille fut, l’été dernier, une rocambolesque valse à mille temps.
Calé dans son fauteuil Eames, le joueur nous répond avec un enthousiasme détaché, laissant à Pépito, son bouledogue français, le soin de siester à sa place. Si le confinement a lesté de gras la plupart des Français, le milieu de terrain affiche, lui, son poids de forme : 70 kilos pour 1,72 mètre. La fin prématurée du championnat, dont il ne souhaite pas la reprise, a, certes, déréglé son quotidien. Mais tapis de course, vélo d'appartement et challenges divers ont musclé de rigueur cette parenthèse obligée. Billes noisette, bouc blond et cheveux soufflés hauts, le Phocéen d'adoption, vierge de tout tatoo, attend la reprise du travail technique. Testé négatif au Covid-19, comme l'ensemble de son équipe, il se tartine les mains de gel hydroalcoolique et porte le masque à chaque sortie. S'il n'a pas encore revu son coiffeur, il confie qu'entre les mains inexpérimentées de Morgane, sa compagne, qui sort d'une école de commerce et occupe un emploi dans les luminaires, la tondeuse à cheveux fut une ar