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Libération
Interview

«L’équipe de France de football est une dévoreuse d’hommes»

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1958, 1982, 1998, 2018… A travers les dates marquantes de la sélection, l’historien François da Rocha Carneiro revient sur les relations étroites qu’entretiennent les Bleus avec la société française.
Didier Deschamps et ses joueurs fêtent leur victoire face à la Croatie en finale de la Coupe du monde, le 15 juillet 2018 à Moscou. (Photo Markus Gilliar. Picture alliance. DPPI)
publié le 14 juillet 2020 à 18h11

Le 15 juillet 2018, le 12 juillet 1998 (les deux finales de Coupe du monde victorieuses) ou encore le 8 juillet 1982 (demi-finale perdue face à la RFA), à chaque génération, sa date et son souvenir. Moments fabuleux pour certains et cruels pour d'autres, les prestations de l'équipe de France de football ont marqué la société et laissé une empreinte forte dans notre mémoire collective. Deux ans après le dernier grand sacre des Bleus, l'historien François da Rocha Carneiro, spécialiste de l'équipe de France et auteur de l'ouvrage les Bleus et la Coupe : de Kopa à Mbappé (éditions du Détour), publié en mars, revient sur ce qui constitue historiquement et socialement l'essence de cette institution sportive.

En quoi l’équipe de France peut-elle être un objet de recherche ?

En histoire, tout est objet de recherche, ce qui est important, c'est le regard du chercheur. Dès lors qu'il y a des ressources, et c'est le cas pour l'équipe de France, cette institution peut faire l'objet d'une analyse historique et sociologique. La question en suspens serait de savoir pourquoi il n'y en a pas eu jusque-là. Mis à part quelques articles consacrés à tel personnage ou telle période, comme Alfred Wahl sur Raymond Kopa ou Stanislas Frenkiel sur le match France-Algérie de 2001, il y a très peu d'articles scientifiques sur l'équipe de France, bien qu'il y ait pléthore de