Vendredi, le football professionnel se réveillera après plus de quatre mois d’interruption : il appartiendra à l’AS Saint-Etienne et au Paris-Saint-Germain, opposés en finale de la Coupe de France à Saint-Denis, de rallumer, dans une enceinte quasiment vide, quelque chose de leur sport.
Si le club de la capitale l’emporte et s’il enchaîne, une semaine plus tard, en finale de la Coupe de la Ligue aux dépens de l’Olympique lyonnais, le foot hexagonal s’offrira une grande bouffée nostalgique : cinquante-sept ans après un quart de finale perdu contre le Feyenoord Rotterdam (0-1, 1-1), le Stade de Reims retrouvera l’Europe après être passé par tous les états, des espoirs déçus à la liquidation judiciaire, et des rangs amateurs jusqu’à une longue et patiente reconstruction. D’abord sponsor du club en 1993, avant d’en prendre la présidence en 2004, l’entrepreneur Jean-Pierre Caillot, patron d’une entreprise de transport employant plus de 1 000 salariés et très impliqué dans les instances du ballon rond durant la longue interruption, raconte son club et, au-delà, le foot français de son temps, vu avec le prisme de celui qui tient les cordons de la bourse, confronté à une activité par essence passionnelle, donc déraisonnable : un monde ouvert et parfois chaotique qu’il faut maîtriser autant que faire se peut.