Cela aurait dû être une saison limpide, sans encombre et ça n'a été qu'une suite de montagnes russes. Pour sa septième année en NBA, Rudy Gobert, le basketteur français du Utah Jazz, comptait faire grimper les compteurs statistiques, rapprocher son équipe du sacre dans la ligue américaine et décrocher un strapontin au All Star Game, une fiesta honorifique pour les meilleurs joueurs du championnat américain. Le programme du tentaculaire (2,16 m, 117 kilos) double meilleur défenseur de la ligue, qui dunke, contre et se démultiplie à la façon d'un mastodonte surpuissant, a été à peu près tenu jusqu'au 11 mars. Ce jour-là, lors d'une conférence de presse, «Gobzilla» (un de ses surnoms) titille les micros des reporters présents comme une ultime provoc teenage. «C'était le premier jour où les journalistes ne pouvaient s'approcher de nous. C'était ma façon de leur dire, on reste en contact, on est tous dans la même galère.» Le lendemain, il est testé positif au Covid-19.
Aussitôt, les dirigeants de la NBA suspendent la compétition. Le premier sportif d'envergure victime du coronavirus devient illico «le patient zéro de la pandémie en Amérique du Nord» sans aucun critère scientifique pour l'attester. La tempête reprend depuis belle quelques jours après quand un de ses coéquipiers, Donovan Mitchell, chope le virus à son tour. La presse américaine reproche à Rudy Gobert d'avoir contaminé l'autre All Star des Jazz, sans certitude là non plus. Malgré u