Vingt-et-un ans que, dans les paddocks de la moto française, on attendait le successeur de Régis Laconi, dernier vainqueur tricolore d'une course en MotoGP, le championnat-roi du sport moto. Vingt-et-un ans, c'est aussi l'âge de Fabio Quartararo au moment où le pilote Yamaha SRT a franchi la ligne d'arrivée en tête à Jerez dimanche 19 juillet, lors du Grand Prix d'Espagne, en ouverture du championnat du monde (1). Une grande première retentissante, qui place le Niçois dans les temps des plus illustres pilotes de son sport en termes de précocité : derrière l'intouchable Marc Márquez, champion du monde à 20 ans et 266 jours, Quartararo roule dans les pneus de la légende Valentino Rossi, lui aussi vainqueur de son premier GP en 500 cm3 (l'ancêtre de la MotoGP) à 21 ans. Quand on sait qu'il ne s'agit là que de la quatrième victoire d'un Français dans l'histoire de cette catégorie, la performance fait dire à Régis Laconi, cité par le site spécialisé PaddockGP : «On peut penser à Fabio pour le titre de champion du monde dès cette saison.»
Soyons francs d’entrée : tout le monde ou presque savait que Fabio Quartararo, surnommé «El Diablo», allait remporter un Grand Prix de MotoGP, de la même manière que tout le monde ou presque lui prédit un avenir de légende. La question relevait surtout du «quand»