Près de cinq mois après un Paris-Nice anxiogène traversant un pays au bord du confinement, un mois avant un hypothétique Tour de France qui doit s’élancer de la préfecture maralpine le 29 août, la saison cycliste redémarre. Entre un petit air de fête et l’écrasement des consignes sanitaires. En France, la Route d’Occitanie marque la reprise ce samedi. Parmi les participants attendus, Lilian Calmejane (Team Total-Direct Energie), 27 ans, vainqueur d’étape sur le Tour 2017 (à la station des Rousses, dans le Jura). Il raconte sa vie de cycliste confiné, déconfiné et désormais placé dans une «bulle» sanitaire.
Le Tour de France, c’est une chimère ? Un espoir ? Comment est-il possible de se préparer pour ce rendez-vous sans l’absolue certitude qu’il soit préservé ?
Le Tour de France est notre gagne-pain et tout le monde a besoin qu’il ait lieu. On ne sait pas si ce sera possible, mais on y croit. Après tout, nous ne sommes que des cyclistes. Pas médecins, pas responsables politiques, pas astrologues. J’y ai vécu de bons moments et, l’an passé, des déconvenues. Cette année, je me mets beaucoup de pression pour y aller l’esprit tranquille. Cela peut sembler paradoxal, mais c’est sans doute la meilleure solution pour traverser cette épreuve. Toute la saison ou presque, nous avons le Tour de France dans un coin de la tête. Ces jours-ci plus que jamais - même si nous nous posons forcément tous des questions.
Qu’est-ce qui vous inquiète ?
Que la machine puisse se dérégler. Un retour accéléré de l'épidémie, une équipe qui déclare forfait à quelques jours du départ [comme le Team Ineos et quelques autres formations avant Paris-Nice en mars, ndlr]. Là, ce serait ma