Julia Chanourdie profite de ce début juillet pour la première fois depuis belle lurette. D’ordinaire, à cette période de l’année, elle gambade par monts (l’Asie, l’Ouest américain) et par vaux (l’Europe alpine), escaladant des murs artificiels ou des parois en extérieur dans le cadre de la Coupe du monde. Là, elle vient de passer quelques partiels pour sa licence Staps et reçoit à Lyon, où elle habite depuis un an. Elle a donné rencard à la Guillotière, quartier populaire bigarré sur la rive gauche du Rhône. L’interview a lieu dans une brasserie de la presqu’île de l’autre côté du pont.
Short rose pâle flashy, bustier blanc, pieds nus dans des sneakers bleus, sa blondeur ambrée compose avec des boucles d'oreilles proéminentes («j'en ai tout le temps, c'est ma touche personnelle»). Sa vie a (quelque peu) changé il y a peu. En novembre, elle s'est qualifiée à Toulouse pour les Jeux olympiques de Tokyo, où l'escalade fera sa première apparition. Mi-mars, elle est devenue la troisième femme au monde à grimper une voie cotée 9a + (le plus haut degré de difficulté en escalade), «Super Crackinette», à Saint-Léger-du-Ventoux (Vaucluse). «Ça m'a valu une médiatisation de dingue, plus que pour la qualif olympique, s'emballe-t-elle. C'est comme un record, on ne pourra pas me l'enlever !»
Bien que née à Charleville-Mézières (Ardennes), d'où sa mère (secrétaire comptable dans une école) est originaire, Chanourdie, 24 ans, a grandi et toujours vécu à Anne