Nager, pédaler, courir… C'est dans cet ordre que se déroulent les épreuves du triathlon. Si cet agencement peut sembler anodin, il ne l'est guère et c'est ce que nous enseigne le dernier ouvrage du philosophe Raphaël Verchère, Philosophie du triathlon (1). Bien qu'apparu récemment dans l'histoire du sport, le triathlon moderne est pour le chercheur associé au laboratoire sur les vulnérabilités et innovations dans le sport (université Lyon 1) un objet de compréhension de notre condition, de notre histoire, de notre société, mais aussi de notre univers.
Pourquoi avoir travaillé sur le triathlon ?
Il y a deux raisons. Tout d’abord, je suis moi-même un pratiquant de triathlon comme on peut le comprendre dans le livre, et je me suis interrogé sur les motivations qui m’ont poussé à rejoindre cette pratique, actuellement en plein essor. Puis en tant que philosophe, le sport est un objet que j’essaie d’analyser dans le cadre de mes travaux de recherche, sachant que ce thème reste encore souvent marginalisé dans le champ philosophique universitaire. On est donc, en somme, à la croisée de ces deux choses-là dans cet ouvrage.
A l’image du triathlon, combinaison de plusieurs disciplines, votre ouvrage est aussi une combinaison de plusieurs approches propres aux sciences humaines et sociales (philosophique, historique, psychologique, sociologique, politique)…
C'est une question essentielle, puisque les études sur le sport en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) se sont construites de manière pluridisciplinaire, l'objet «sport» donne une unité à la recherche, plus que les méthodes employées. Pour ma part, je conçois la philosophie comme une discipline au carrefour des différentes sciences humaines et sociales, mais aussi des