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le portrait

Bryan Coquard, poids Coq

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Tour de France 2020dossier
Rencontre sur ses terres nantaises avec le sprinteur de poche qui aime rouler aux alentours et entame un tour de France retardé par la pandémie.
Vigneux-de-Bretagne, 8 août 2020. Le cycliste Bryan Coquard dans sa maison de Vigneux de Bretagne. CHOIX 2
publié le 30 août 2020 à 20h01

Parfois, Bryan Coquard confie au vent sa destinée du jour. Souffle d'ouest, il se tourne vers l'Atlantique et y file, pédale bienheureuse qui l'envoie jusque devant l'océan. Là, à Pornichet ou La Baule, il se pose avec son équipier et compère Julien Morice à la terrasse d'un café. Expresso sans sucre, mer en mire. Souffle d'est, le leader de l'équipe B  & B Hotels-Vital Concept, engagé sur le Tour de France, fait une grande boucle. Celle de la métropole nantaise, que la Loire, en bout de course, scinde en deux. Après des heures d'effort, Coquard pose son vélo au bac du Pellerin pour rejoindre la rive nord et son fief de Vigneux-de-Bretagne ; traversée brève et sucrée. Il a volontiers filé avant l'embarquement dans la «petite boulangerie» collée au bac pour y acheter une «pâtisserie». Pudeur de gourmand : il s'agit souvent d'une part de flan.

Sa voix fluette et solide, retenue cet après-midi d'août dans la salle à manger épurée de sa maison, décrit «les paysages» de ces terres qu'il connaît si bien, lui, né à Saint-Nazaire il y a vingt-huit ans. «C'est fou comme ça change d'un bord à l'autre.» Au sud de la Loire, «tuiles et vignobles». Au nord, «ardoise et forêts». Surtout, ces routes. Elles sont «d'entraînement», «d'enfance». Coquard alterne. Les marais venteux qui frangent le fleuve, les champs de maïs comme des barricades aux bourrasques, l'amitié fidèle qu'il y mène lors de ses sorties avec Julien Morice, quan