«Egan Bernal n'a que 23 ans et il a déjà remporté le Tour [l'an dernier]. Il doit prendre du plaisir et profiter du Tour pour ce qu'il est. Il ne doit pas se mettre trop de pression. Bien entendu, il veut gagner le Tour une nouvelle fois, mais il a toute sa carrière pour le faire.» Le discours était déjà très inhabituel avant la grande étape de montagne de cette édition, tracée non dans les Alpes ou les Pyrénées, mais sur les volcans alanguis d'Auvergne, ce vendredi. L'équipe Team Ineos-Grenadier (du nom d'un nouveau 4x4), anciennement connue comme Team Sky, suggérait soudain qu'elle ne faisait plus de la victoire de son leader une obsession, elle qui a gagné tous les Tours depuis 2012, à l'exception de 2014, par la faute d'une chute de Chris Froome.
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Naguère, Ineos proclamait sa soif d'écraser les autres, au plus vite, au plus fort. Et voilà que son directeur sportif Gabriel Rasch emploie le mot «plaisir». Comme pour masquer un échec qu'il sentait venir : à l'arrivée de cette étape toute en cratères, vendredi, Egan Bernal perd 38 secondes sur le duo slovène, Primoz Roglic (Jumbo-Visma), qui consolide son maillot jaune, et