Une nouvelle fois à l'attaque sur le Tour dimanche, l'ancien meilleur jeune de l'épreuve (c'était en 2011) fait aujourd'hui figure d'ancien, à 33 ans. Pierre Rolland, le leader de l'équipe B & B Hotels-Vital Concept, n'a que quelques années de plus que Thibaut Pinot et Romain Bardet, mais une décennie d'écart avec Tadej Pogacar et Egan Bernal. Le grimpeur, actuellement à la 18e place du classement général à 41 minutes du maillot jaune, Primoz Roglic et fort de ses 11 participations à la Grande Boucle, expose sa vision de la course et les limites qui l'ont empêché de voir plus haut.
Quel rapport entretenez-vous avec le Tour de France ?
Je peux faire des choses ici que je ne peux pas faire sur d’autres courses. Cette année, avec les consignes sanitaires, c’est spécial, mais en règle générale le public me donne la sensation d’être un forçat de la route, comme au temps ancien. Cette ferveur me transcende. Et puis je crois que, si tu ne fais pas le Tour de France, tu n’es pas cycliste. C’est là que tu te crées un nom. Cela dit, il te faut aussi forger un palmarès. Si tu n’existes pas sur le Tour, mentalement c’est compliqué et même physiquement. Il n’y a rien de pire que de faire un Tour dans l’anonymat.
Vous avez déjà eu ce sentiment ?
Oui, en 2017. Je sortais d’un super Tour d’Italie où j’avais gagné une étape et j’avais levé les bras sur la Route du Sud.