Un boy-scout. Epais, avec un bras droit comme un tronc d'arbre, mais un boy-scout quand même. Roland-Garros s'ouvre ce dimanche dans une version automnale et en jauge de spectateurs réduite - 1 000 par jour sur l'ensemble du site, autant dire personne -, et la problématique sportive du tableau masculin est portée par un type propre sur lui, corporate, un peu lisse. L'éternel second rôle, jadis soupçonné de «faiblesse mentale» par un Roger Federer sans doute soucieux de l'enfermer dans un statut subalterne, est apparu en pleine lumière voilà deux semaines, par la grâce d'un succès épique (tie-break au cinquième set, une victoire après deux sets de retard) en finale de l'US Open contre l'Allemand Alexandre Zverev. L'Autrichien Dominic Thiem, 27 ans, premier vainqueur d'un tournoi du Grand Chelem depuis 2016 à ne pas s'appeler Roger Federer, Rafael Nadal ou Novak Djokovic.
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Ainsi, le premier visage de la «Next Gen» appelée de ses vœux par l’ATP est le sien. Un joueur volontaire, ayant franchi une à une les marches menant au sacre dans ces tournois du Grand Chelem qui, seuls, comptent aux yeux des trois monstres qui l’ont précédé : des défaites sèches (contre Nadal en finale des Roland-Garros 2018 et 2019), puis courte (il mène deux manches à une contre Djokovic en finale de l’Open d’Australie 2020 avant de s’inc