«En 2023, comme c’est à la maison, il faut ramener la Coupe à la maison, débrouillez-vous.» L’injonction vient du président Emmanuel Macron. Elle s’adressait aux rugbymen tricolores, en amont du tirage au sort du Mondial 2023 organisé en France (8 septembre - 21 octobre 2023), qui se tenait en début d’après-midi ce lundi. Et débrouillard il faudra l’être, pour s’extirper d’un groupe A encore incomplet, mais dont l’une des deux places qualificatives pourrait bien être accrochée par les All Blacks.
Comme lors du Mondial 2011 en Nouvelle-Zélande, les Français tâteront le ballon avec les hommes de Ian Foster dès les phases de poules. Il y a neuf ans, la bande à Dusautoir avait pris une bonne rouste d'entrée (37-17), avant de se ressaisir et s'incliner d'une courte marge en finale (8-7) contre ces mêmes Blacks. «On verra si on peut rééditer la même performance. C'est dur de se projeter car 2023 c'est loin, mais aujourd'hui nous mettons un pied dedans. On connaît l'ampleur de cet évènement, même si la route est encore longue», reconnaissait à chaud le demi de mêlée du XV tricolore Antoine Dupont, récemment élu meilleur joueur du dernier Tournoi des Six Nations, que la France a terminé sur la deuxième marche.
«Les All Blacks, dans notre univers, c'est l'équipe toujours présente dans cette compétition, quoi qu'il en soit. C'est une équipe qui perd peu de matchs, qui est très compétitive. C'est un mythe ! Nous avons en premier un grand défi qui se présente à nous dès les matchs de poule. Un grand défi !», se réjouissait de son côté le sélectionneur Fabien Galthié.
🎙 Pour @FGalthie @FranceRugby se prépare à rencontrer un mythe dans la Poule A de la #RWC2023 avec les @AllBlacks
— Rugby World Cup (@RugbyWorldCupFR) December 14, 2020
🎫 https://t.co/OtK62Z4uzS pic.twitter.com/8SB4ctbZbI
Le paradoxe veut que, malgré la présence des triples champions du monde dans ce groupe A, le tirage réservé aux récents deuxièmes du Tournoi des Six Nations paraît proche de l’idéal. En comparaison de certaines poules - tel le terrible groupe C où figureront le Pays de Galles, l’Australie, les Fidji et sûrement la Géorgie - le reste des nations que devront affronter les hommes de Fabien Galthié seront plus qu’abordables. Oui mais il faudra penser au quart de finale. Même si d’ici 2023, les choses auront changé. Si le même système est utilisé que lors de la Coupe du monde 2019 au Japon, le deuxième du groupe A rencontrera le premier du groupe B, où patrouilleront l’Afrique du Sud, l’Ecosse et l’Irlande. Si la logique est respectée (les Bleus perdent contre les Blacks et les Springboks sortent premiers de leur poule), un quart de finale explosif opposera le pays organisateur au tenant du titre. A moins que les Bleus ne tapent les Blacks.
A lire aussi XV de France : jeune et joli
Tout en assurant contre l'Italie. Vieille connaissance, la Squadra Azzurra tentera de surprendre les Bleus à domicile. Chose qu'elle n'a réussie qu'à une seule reprise, en 1997. Tandis que pour trouver note de son dernier exploit contre les Bleus, il faut remonter sept ans plus tôt et un succès 23-18 en ouverture du Tournoi des Six Nations millésime 2013, décroché en s'arrachant 80 minutes durant.
«Ça n’existe pas les poules faciles»
Pour les deux places qui restent à attribuer - deux pays issus des groupes Amériques 1 et Afrique 1 - le verdict sera connu à l’issue des phases de qualifications qui doivent se dérouler à cheval sur les années 2021-2022. Huit tickets restent encore à attribuer, dont deux pour les nations d’Amérique et un seul en Afrique.
Au vu des états de forme de chacune des nations encore en lice, les Etats-Unis ou le Canada risquent de sortir du groupe Amériques, alors que la Namibie devrait, comme pour chaque édition depuis 1999, être du voyage au Mondial. Par deux fois «les Welwitschias» se sont fait atomiser quand ils ont affronté les Bleus en Coupe du monde, dont la dernière en France lors du Mondial 2007 (82-10).
Malgré tout, Bernard Laporte, le président de la FFR, s’est voulu prudent au micro de TMC : «Une poule facile ? Ça n’existe pas les poules faciles. Je les trouve équilibrées, à l’issue incertaine. La Nouvelle-Zélande est l’une des meilleures nations au monde et ce duel s’annonce passionnant. Je suis très excité en tout cas, lâchait, enthousiaste, Bernard Laporte. Aujourd’hui (lundi) est le premier jour de cette Coupe du monde. Les joueurs, avec huit victoires en dix matches cette année, ont redonné de la fierté à ce maillot. Dans trois ans, les joueurs auront entre 40 et 60 sélections, et cette expérience collective devrait leur servir.»