Si le Brexit va modifier le paysage économique européen, le marché du football ne sera bien évidemment pas épargné. Alors que la Premier League apparaît comme l’un des championnats les plus importants économiquement, ce bouleversement risque de redéfinir ce modèle footballistique notamment en limitant l’arrivée de footballeurs étrangers. Si de nombreux «Frenchies» jouent en Premier League, beaucoup d’autres footballeurs viennent alimenter en main-d’œuvre les divisions inférieures. C’est sur cette population peu exposée médiatiquement que le sociologue Pascal Preira a consacré un travail de thèse. En mettant en lumière le quotidien de ces joueurs, le chercheur montre que l’incertitude, la galère, mais aussi la conviction de réussir, font partie du jeu.
Comment définiriez-vous les joueurs que vous avez étudiés dans votre travail ?
Cette population est assez hétérogène, néanmoins malgré les différentes trajectoires, elle se caractérise par l’expérience d’une précarité et d’une incertitude quant à l’entrée et le maintien dans une carrière de footballeur. Beaucoup proviennent des divisions inférieures du championnat de France, certains ont fréquenté, plus jeunes, des centres de formation, mais en ont été évincés et d’autres sont totalement autodidactes. Le foot anglais, du fait de sa proximité géographique, de sa langue enseignée à l’école, et surtout avec ses quatre divisions professionnelles et une cinquième semi-professionnelle, est apparu comme une alternative séduisante pour rebondir ou tout simplement faire carrière. Cette migration de travail a donc p