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Libération
Semaine 10

Vendée Globe : du grain à moudre le long du Brésil

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Après soixante-huit jours de course, ils sont au moins six à pouvoir l’emporter aux Sables-d’Olonne, encore distants de 3 800 milles (6 000 km). Du jamais vu. Les leaders devraient sentir les prémices d’un Pot-au-Noir plutôt gentillet dès samedi.
Benjamin Dutreux, en pleine lecture. (Photo Benjamin Dutreux. Omia-Water Family)
publié le 15 janvier 2021 à 18h02

Ce neuvième Vendée Globe est décidément imprévisible, à l’image de cette année détraquée. Dire qu’avant le départ, Alex Thomson (Hugo Boss) annonçait embarquer soixante-sept jours de nourriture. Est-ce que le Gallois bluffait ? Probablement un peu. S’il était encore en course dans son bunker au large du Brésil, il serait aujourd’hui en mode «sauna et régime minceur». Mais après son abandon en Afrique du Sud, il a certainement dévalisé la superette du port au Cap, avant de remonter vers l’Angleterre en convoyage. Armel Tripon (l’Occitane en Provence), est le premier cette semaine à briser l’omerta, annonçant qu’il commence à se rationner sérieusement. Au mieux, le vainqueur égalera Jules Verne et ses quatre-vingts jours… D’autres promettent de faire un état des stocks dans les «placards de la cuisine», mais sont en overdose de sachets lyophilisés, sorte de «gloubi-boulga» à la saveur monotone. Il va falloir pourtant patienter une grosse douzaine de jours (pour les premiers) avant de se mettre à table devant un steak-frites-salade.

Si ce tour du monde en solitaire traîne en longueur, il est d'un suspense haletant, avec des écarts qui, par moments, n'ont pas dépassé 2 milles (3,2 km) après plus de 24 000 milles (39 000 km) en tête de flotte. Depuis huit jours, c'est «à toi, à moi,