Yveline Lecler se tient droite, ses longs cheveux blancs attachés en queue-de-cheval. Dans les imposants couloirs de l’Arena sud de France de Montpellier ce mercredi 23 octobre, la septuagénaire est une bénévole comme les autres : elle prête des raquettes à des enfants pour qu’ils jouent sur des tables miniatures. Les mômes la regardent à peine avant de partir taper la balle, sans savoir qu’ils ont devant eux un petit monument du tennis de table : championne de France en individuel en 1970, Yveline Lecler a porté pendant une décennie le maillot de l’équipe de France aux côtés, entre autres, de Jacques Secrétin. Une époque lointaine où les tout meilleurs pongistes tricolores n’étaient qu’amateurs et où la discipline n’était même pas représentée aux Jeux olympiques. «Autant dire que si vous m’aviez dit qu’on en arriverait à ça, je n’y aurais pas cru. Mais bon, c’était il y a longtemps, il y a prescription !», plaisante-t-elle.

Le «ça» évoqué par Yveline Lecler, c’est le WTT Champions (l’équivalent d’un master 1 000 en tennis) de Montpellier : une table de ping-pong posée au milieu d’un immense octogone lumineux qui vire au rose violet ; 32 des meilleurs joueurs de la planète – homme et femme – qui s’y défient pendant une semaine ; le tout devant des tribunes pouvant accueillir 6 000 spectateurs. Du jamais vu pour un tournoi de tennis de table en Fr