Le clapotis des vagues sur la plage du Boucanet, au Grau-du-Roi (Gard), est couvert par le brouhaha d’une vingtaine de réfugiés en ce dimanche matin d’avril. Ils ne viennent pas de la mer, mais débarquent du parking derrière la dune, les bras chargés de sacs de sport. Aujourd’hui, comme le signale une affichette à l’entrée n°13 de la plage, a lieu le premier tournoi méditerranéen de beach cricket organisé par le Nîmes Cricket Club (NCC). Le club est exclusivement composé, pour l’instant, de réfugiés originaires d’Afghanistan et du Pakistan. Sur la plage, les joueurs du NCC, par équipes de six au lieu des onze du cricket classique, vont affronter leurs pairs et souvent compatriotes de Montpellier, Carcassonne et Toulouse.
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A côté du terrain de jeu, matérialisé par un tapis vert d’herbe synthétique long d’une vingtaine de mètres et large de trois (la zone de lancer), une aire d’initiation a été installée : «Nos joueurs vont faire tester le cricket aux passants qui le souhaitent. Le sport pour nous rime avec rencontres, sociabilité, inclusion. Le club est d’ailleurs ouvert à tout le monde ; notre rêve est de voir des Nîmois y jouer et de lancer prochainement une section féminine et junior. Le club ne doit pas devenir un ghetto de réfugiés», pointe Pénélope Chauvin, présidente du NCC.
«Bombardements et kidnappings»
Claquette aux pieds, short et casquette rouge, Rolf Zechner, né au Botswana d’un père allemand, a beaucoup joué au cricket dans sa jeunesse passée au Zimbabwe. C’est lui qui a fondé le NCC il y