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Bon vent !

Transat Jacques Vabre : avec Armel Le Cléac’h à mât de géant sur l’océan

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Avant la Transat Jacques Vabre, qui s’élance dimanche, «Libération» a testé le trimaran «Banque Populaire XI». Embarquement avec les skippeurs, qui s’apprêtent à relier Le Havre à Fort-de-France à bord de leur multicoque.
Armel Le Cléac’h et Kevin Escoffier passent la moitié de leur temps à mouliner pour produire de l'énergie afin de propulser leur trimaran, le 21 septembre, au large de la Bretagne. (Vincent Curutchet / BPC)
publié le 6 novembre 2021 à 15h11

Banque Populaire XI, mené par Armel Le Cléac’h, quitte Sète (Hérault) juste avant que ne sonnent les cloches de la grand-messe dominicale, en ce jour de juillet, direction Ajaccio distante à vol d’oiseau de 240 milles nautiques, soit 445 kilomètres. A peine la jetée du port parée, le trimaran aux mensurations titanesques – 32 mètres de long par 23 de large, 760 mètres carrés de voilure établis sur un mât équivalent à un immeuble de quinze étages – vrombit tel un canadair en train d’écoper, puis se hisse sur son foil dans une franche accélération.

Décollage. Les mains courantes sur le plafond avec vue sur ciel ne sont pas là pour la décoration. Mieux vaut s’agripper comme dans un bus déboulant sur une route mal pavée… Le sifflement du gréement, des appendices et des bâches aérodynamiques omniprésentes alterne avec le son caverneux des cordages crissant sur d’énormes winches, tambours de carbone fabriqués sur mesure. On a beau être sur un tapis volant dont la surface au sol n’a rien à envier à un immense appartement, et face à un vent tiède mais soutenu, le monstre de 16 tonnes s’emballe jusqu’à déclencher l’alarme. Dans la minuscule cabine, un puissant buzzer agresse les tympans. Cette alarme est couplée à une diode rouge clignotante. Personne n’est pourtant passé sous le portique d’une boutique en omettant de payer ! Au bout de