Dominique Malonga aime les premières. En octobre, la joueuse longiligne (1m98) est devenue la première Française à claquer un dunk en match officiel – réussir à passer la balle au-dessus de l’arceau, perché à 3m05 de haut, est très rare chez les féminines. Dans la nuit de lundi à mardi 15 avril, c’est aux Etats-Unis qu’elle a marqué l’histoire du basket tricolore en étant sélectionnée en deuxième position de la draft WNBA (le championnat américain de basket féminin) par les Seattle Storm. Jamais une Française n’avait été choisie aussi haut dans cette grand-messe annuelle où les équipes piochent chacune leur tour parmi les meilleures jeunes joueuses de la planète.
«Je suis si fière d’être là», a lancé en anglais la native de Yaoundé, au Cameroun, sur la scène du Shed, la salle new-yorkaise où se tenait la draft. «Ma famille est là, ils savent tout le travail qu’il a fallu pour en arriver là», a ajouté celle qui est arrivée en France pour son entrée au collège. Dominique Malonga a aussi rendu hommage à ses clubs, Tarbes et l’Asvel (Lyon), et a salué ses fans «au Cameroun et au Congo».
A seulement 19 ans, l’intérieure qui évolue cette saison à l’Asvel, médaillée d’argent olympique l’été dernier avec la France, a été choisie juste derrière la nouvelle star du basket américain Paige Bueckers, 23 ans, draftée en première position par les Wings de Dallas. Dominique Malonga rejoint en WNBA une douzaine de compatriotes comme Marine Johannès, qui a re-signé chez les championnes en titre du New York Liberty, ou sa future coéquipière au Storm de Seattle, l’ailière des Bleues Gabby Williams. Autre Française sélectionnée lundi, Adja Kane, qui évolue avec Landerneau, a été choisie par le Liberty en 38e position.
Une ligue en pleine explosion
Promise à un brillant avenir depuis ses débuts professionnels en octobre 2021, à un mois de ses 16 ans, Dominique Malonga sort d’une saison régulière convaincante avec l’Asvel (17 points et 10,6 rebonds en moyenne par match, championnat et Eurocoupe confondus). Son dunk, le 30 octobre en Eurocoupe, avait contribué à faire monter sa cote aux Etats-Unis, où les observateurs la comparent régulièrement avec Victor Wembanyama, autre phénomène de précocité français, très grand et très mobile.
Dominique Malonga débarque dans un championnat en plein renouveau, où les joueuses les plus en vue, à l’image des Américaines Caitlin Clark, Angel Reese et bientôt Paige Bueckers, sont des icônes qui comptent en millions leurs abonnés sur les réseaux sociaux. La WNBA a progressé pendant plusieurs années avec une nouvelle génération de joueuses (Breanna Stewart, A’ja Wilson, Sabrina Ionescu) mais a vraiment explosé en 2024 avec l’arrivée de Caitlin Clark, qui aimante de nouveaux fans avec son jeu spectaculaire de passes aveugles et une précision chirurgicale à trois points.
Avec Clark comme tête de gondole, et une finale épique remportée aux cinq matchs par le Liberty contre le Lynx du Minnesota, le championnat nord-américain sort d’une saison 2024 historique au niveau des audiences (+ 170 % sur ESPN) et des spectateurs (+ 48 %), qui lui a permis de renégocier ses droits télé nettement à la hausse, avec un contrat record d’au moins 2,2 milliards de dollars sur onze ans (1,94 milliard d’euros) à partir de 2026.