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Le portrait

Charles-Antoine Kouakou, côté course et côté jardin

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Médaillé d’or surprise à Tokyo, le champion paralympique du 400 m et déficient mental souhaite se recentrer pour mieux surmonter les difficultés du quotidien.

Charles-Antoine Kouakou à Antony, le 10 septembre 2021. (Frédéric Stucin/Libération)
ParRomain Métairie
photo Frédéric Stucin
Publié le 01/10/2021 à 18h48

Sur le tarmac de l’aéroport Charles-de-Gaulle, au sortir du vol qui le ramenait du Japon, Charles-Antoine Kouakou avoue avoir été surpris. Pourquoi ses collègues de l’établissement et service d’aide par le travail (l’Esat) étaient plantés là, à l’applaudir ? «Le cœur battait. J’avais peur au début. Je ne m’attendais pas à les voir. J’ai compris qu’ils me félicitaient», glisse tout sourire l’intéressé.

Quatre jours que le Parisien est rentré, et c’est comme si la médaille d’or lui collait au buste. Lorsqu’il débarque sur la piste du stade Georges-Suant d’Antony, où il s’entraîne, encore drapé de son survêtement équipe de France, on le croirait tout juste redescendu du podium paralympique.

Une semaine plus tôt, en finale du 400 m, catégorie T20, celle des déficients intellectuels, on lui garantissait un podium tout au mieux. Après un départ feutré, le futur argenté vénézuélien remonte à sa hauteur à la mi-course. Charles-Antoine Kouakou se cale alors dans ses basques. Patiente encore dans le dernier virage. Puis envoie tout dans l’ultime cent mètres. 47,63. Soit plus d’une seconde de mieux que son record personnel. Un temps reconnu par les spécialistes de la distance, qui vous classe assez haut à l’échelon national, valides inclus.

Il scrute l’écran. Attend quelque chose, comme un signal.