Après trente-deux mois de demi-sommeil à jouer des matchs pour rire (la Ligue des nations ou des éliminatoires pour l’Euro qui ramassent 24 équipes nationales sur 52, une farce pour un pays de 66 millions d’habitants), l’équipe de France est invitée à se réveiller à partir de tout de suite, mercredi soir, dans un Stade de France à huis clos devant la sélection ukrainienne pour des qualifications du Mondial qatari de 2022 autrement périlleuses (1). Et il flotte un parfum d’éternité sur le camp tricolore, à peine troublé par les bruits de vaisselle lors des repas. Le monde change. Le foot aussi.
Ce bon vieux Moussa Sissoko a toujours son rond de serviette, Kurt Zouma (une sélection par an depuis 2015, malgré une présence récurrente dans le groupe) un bol de soupe fumant pour l’attendre. Et, ce coup-ci, le sélectionneur Didier Deschamps a battu le rappel de trois grands brûlés du foot français. A peine moins chiffonnés qu’il y a quelques mois, quand ils naviguaient dans les limbes de leur club respectif, comme si le mo