A Cholet, c’est dans un mouchoir de poche que s’est joué le championnat de France masculin de cyclisme, ce dimanche après-midi. Florian Sénéchal a battu Anthony Turgis d’un rien, dans un sprint en petit comité, pour s’arroger son premier titre national. La plus belle victoire de sa carrière pour celui qui avait remporté une victoire d’étape sur la Vuelta, l’an passé. Visiblement ému, le Nordiste s’est réjoui au micro, peu après avoir franchi la ligne, que «la roue tourne enfin» après «une année assez dure», marquée par plusieurs chutes, notamment sur Paris-Roubaix, sa course fétiche. «Ca fait plaisir pour tous les sacrifices que je fais, pour tout le temps passé loin de ma famille», a encore dit Florian Sénéchal, avant de monter sur le podium pour enfiler le maillot bleu blanc rouge.
Pour s’imposer, le coureur de 28 ans a su déjouer le scénario d’une course en circuit relativement plat et que l’on disait promise à Arnaud Démare, actuellement le meilleur sprinteur français. «On pensait que c’était (pour) Arnaud au sprint, mais la course était dure, j’ai vu qu’il n’était pas si bien en montée et qu’il fallait attaquer», déroule Sénéchal. C’est en profitant d’une des rares difficultés du parcours que le coureur s’est envolé en compagnie de Benjamin Thomas (Cofidis), avant que ce tandem ne soit rejoint par trois autres coureurs à quelques kilomètres de la ligne. Il restait à régler ce petit groupe au sprint.
Pas sûr d’être au départ du Tour
Le voilà paré d’un maillot tricolore qu’il portera une année durant, même si on ignore encore si le Nordiste prendra le départ du Tour de France vendredi prochain. Pour l’heure, son équipe Quick-Step n’a pas encore communiqué son équipe définitive mais il ne semblait pas figurer dans les plans préférentiels de la formation belge. laquelle peut en tout cas se féliciter de conserver la tenue distinctive de champion de France en son sein, puisque Florian Sénéchal succède à son coéquipier Rémi Cavagna, titré l’an passé. «On s’échange le maillot on dirait», sourit Florian Sénéchal. Autre motif de satisfaction pour l’équipe Quick-Step : la bonne reprise de Julian Alaphilippe. Pour son retour en course ce dimanche, deux mois après une violente chute sur Liège-Bastogne-Liège, le champion du monde a bouclé les 240 km dans le peloton, se montrant même plutôt à l’aise dans les passages de course les plus nerveux.
Samedi, sur le même circuit de Cholet, c’est Audrey Cordon-Ragot qui s’est imposée chez les femmes. Elle est habituée au paletot tricolore, puisqu’elle avait déjà décroché le titre sur route en 2020 et, surtout, a été couronnée six fois en contre-la-montre, pas plus tard que jeudi pour son dernier sacre. De très bon augure avant le Tour de France Femmes, qui débutera le 24 juillet prochain, sous un nouveau format après plus de vingt ans d’absence. «J’ai réalisé après la ligne que j’allais prendre le départ du premier Tour de France féminin professionnel avec le maillot tricolore, a confié la coureuse de 32 ans en conférence de presse. C’est le plus grand rêve de ma carrière depuis que je sais que le Tour revient. Je vais être applaudie par la France entière sur le bord des routes avec ce maillot tricolore sur les épaules. C’est extrêmement émouvant pour moi.» La puncheuse de l’équipe Trek-Segafredo y visera une victoire d’étape, parée de son maillot distinctif.