Qui d’autre ? Favori d’une course au tracé taillé pour lui, le Slovène a tenu son rang dimanche 21 avril dans les Ardennes. La bascule a eu lieu, comme prévu, dans la célèbre côte de la Redoute (1,6 km à 9,4 %) au même endroit où le Belge Remco Evenepoel, absent sur blessure cette année, avait forgé ses victoires lors des deux dernières éditions. Une attaque tranchante de «Pogi» a laissé la concurrence sur place.
Le double vainqueur du Tour de France a ensuite creusé son avantage dans les trente derniers kilomètres, avalant à toute allure la dernière difficulté, la côte de la Roche-aux-Faucons, pour franchir la ligne en tête, et devancer avec 1:39 d’avance le Français Romain Bardet et 2:02 sur le Néerlandais Mathieu van der Poel, autre gros prétendant à la victoire après ses deux récents succès coup sur coup à Paris-Roubaix et au Tour des Flandres.
➡️ Revivez le dernier kilomètre de #LBL 2024 et la deuxième victoire de @TamauPogi à Liège
— Liège-Bastogne-Liège (@LiegeBastogneL) April 21, 2024
➡️ Relive the last kilometer of #LBL 2024 and Tadej Pogacar's second victory in Liège pic.twitter.com/MWAtWTO6Lh
La septième victoire du Slovène de 25 ans en dix jours de course cette saison, après son triomphe aux Strade Bianche, déjà après une chevauchée fantastique de 81 km, et sa razzia sur le Tour de Catalogne (4 étapes + le général).
Van der Poel trop juste
Derrière Pogacar, un groupe de poursuivants s’est dégagé au sommet de la Redoute avec l’Irlandais Ben Healy et trois Français, Romain Bardet, Benoît Cosnefroy et Romain Grégoire. Le premier cité, déjà troisième à Liège en 2018, s’est détaché dans les terribles pourcentages de la Roche-aux-Faucons pour ensuite résister seul au retour d’un petit groupe reformé dans les derniers kilomètres.
Van der Poel, vainqueur du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix cette année, n’a pas vraiment pesé sur la course mais s’est accroché pour recoller avec un petit groupe, à une trentaine de secondes derrière Bardet, et le régler au sprint pour monter sur son premier podium à Liège. Le Néerlandais avait perdu une grande partie de ses illusions à plus de 80 kilomètres de l’arrivée lorsqu’il a été retardé, avec plusieurs autres favoris, dans une chute qui a coupé le peloton en deux dans un rétrécissement à l’approche de la côte de Mont-le-Soie.
Il voit par la même occasion Pogacar, désormais fort d’une sixième victoire dans un Monument, le rejoindre au palmarès des plus grandes classiques. Déjà vainqueur en 2021, le Slovène a pris sa revanche dans la Doyenne qu’il avait manquée en 2022 après le décès de la mère de sa compagne, à laquelle il a dédié sa victoire en levant le bras au ciel sur la ligne d’arrivée, et sa lourde chute l’an dernier.
Pogacar va désormais se tourner vers la conquête du Tour d’Italie en mai et son objectif de devenir le premier coureur depuis Marco Pantani en 1998 à gagner la même année le Giro et le Tour de France, un exploit qui ajouterait encore à sa légende.