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Polémique

Cyclisme : conspuée en course, l’équipe Israel Premier Tech va changer de nom et «d’identité»

Ciblée à plusieurs reprises par des militants de la cause palestinienne, notamment lors du dernier Tour d’Espagne, la formation professionnelle annonce ce lundi 6 octobre qu’elle va retirer de son nom la mention de l’Etat hébreu et «s’écarter de son identité israélienne actuelle».

Le cycliste Jake Stewart, membre de l'équipe Israel Premier Tech, à Valladolid, lors du Tour d'Espagne, le 11 septembre. (Juan Medina/REUTERS)
Publié le 06/10/2025 à 19h32

Il n’y aura plus d’équipe Israel Premier Tech sur les routes des plus grandes épreuves de vélo. La formation cycliste World Tour, conspuée par les militants de la cause palestinienne, a annoncé dans un communiqué publié ce lundi 6 octobre qu’elle s’apprêtait à changer de nom. «Avec un engagement indéfectible à l’égard de nos coureurs, de notre personnel et de nos précieux partenaires, la décision a été prise de renommer l’équipe, s’écartant ainsi de son identité israélienne actuelle», a-t-elle fait savoir, sans indiquer quelle serait sa future appellation. Le texte précise que le propriétaire d’Israel Premier Tech, le milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams, mis en cause pour son soutien affiché à Benyamin Nétanyahou, va prendre du recul la saison prochaine, «ne parlera plus au nom de l’équipe» et se concentrera «plutôt sur son rôle de président du Congrès juif mondial».

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza en octobre 2023, plusieurs courses, dont le dernier Tour de France, avaient été marquées par des manifestations propalestiniennes. Mais les protestations ont pris une tout autre dimension lors de la Vuelta, le Tour d’Espagne, un pays où le soutien à la cause palestinienne est très fort. Face à la mobilisation des manifestants qui exigeaient le retrait d’Israel Premier Tech du peloton, les organisateurs avaient été contraints d’écourter quatre étapes, dont la dernière, le 14 septembre à Madrid, tandis que les pouvoirs publics déployaient des dispositifs de sécurité renforcés sur le parcours.

Pression

L’équipe, dont la présence mettait en danger le départ du Tour de France à Barcelone en 2026, avait refusé de se retirer de la compétition mais avait décidé d’ôter le nom d’Israël du maillot de ses coureurs. Une initiative renouvelée lors des Grands Prix de Québec et de Montréal, qui n’avait pas suffi à faire retomber les tensions. Craignant pour leur sécurité - plusieurs d’entre eux ont chuté lors d’actions militantes le long du tracé -, les coureurs, toutes équipes confondues, s’étaient dits prêts à neutraliser eux-mêmes la course en cas d’incidents. Dans la foulée, les organisateurs du Tour d’Emilie, en Italie, ont décidé d’exclure l’équipe «pour raisons de sécurité publique» de l’épreuve, qui s’est courue samedi.

Du côté des partenaires de l’équipe, la pression était également montée. Fin septembre, Premier Tech, le co-sponsor de l’équipe, ainsi que son équipementier, la société Factor, ont appelé à ce changement de nom, souhaitant que le terme «Israel» soit retiré et que l’équipe adopte une nouvelle image de marque. La direction de l’équipe a alors évoqué une réflexion en cours, qui a donc abouti ce lundi.