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Libération
50 ans, 50 combats

Des années EPO à l’ère Sky, le «je t’aime moi non plus» de «Libé» sur le Tour de France

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Dénoncer ouvertement le dopage sans accabler les coureurs, le journal a tenu la ligne de crête, entre poésie et ironie, alors que beaucoup préféraient fermer les yeux. Et il continue aujourd’hui, face aux triches plus insidieuses.
La une de «Libé» du 28 juillet 2006.
publié le 3 novembre 2023 à 4h10

«Sur le Tour, on lisait Libération comme une revue porno. Sous blister et dans les toilettes : un mélange de fascination, de répulsion, de gourmandise, de fureur parfois aussi. Ce n’était pas injuste, non : on jouait avec la faïence de grand-mère. Le dopage n’était pas une vérité à dire. Et on se retrouvait quand même dans la position d’expliquer à des enfants de 4 ans que le Père Noël n’existe pas.» Quand il suit son premier Tour pour Libération en 2015, Pierre Carrey sait où il met les pieds.

Et après qui : Blandine Hennion, Jean-Louis Le Touzet ou encore Antoine Vayer, entraîneur de son état, le premier qui eut l’idée de flasher les vitesses des coureurs sur les cols et de les convertir en watts, l’unité de puissance permettant de mesurer, sinon les libertés prises par les meilleurs (et les autres) avec la législation antidopage, du moins le scepticisme devant accompagner les performances. «J’ai commencé sur le Tour en 1993 en faisant des portraits, se souvient Jean-Louis Le Touzet. Et c’était tellement gros…» L’âge d’or des années EPO. On voyait «des coureurs ayant passé leur vie dans l’ombre, à servir leur leader, qui mettaient du jour au lendemain le pel